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Zita HANROT, actrice haute couture

Dans la série « La Maison », diffusée sur Apple TV+, Zita Hanrot incarne une jeune styliste qui se mue en impératrice de la mode, le tout sur fond de querelles familiales et de coups bas des plus vicieux. Rencontre avec une comédienne pleine de surprises, qui garde un lien particulier avec Marseille, sa ville de naissance.

ToutMa : Avant de jouer dans « La Maison », quel regard portiez-vous sur le milieu de la haute couture ?
Zita Hanrot : C’est un univers qui titille ma curiosité depuis longtemps. Je suivais avec attention le travail du couturier britannique Alexander McQueen, dont les défilés étaient de vrais spectacles avec une attention particulière portée à la dramaturgie et à la scénographie. En tant qu’actrice, j’y trouvais un écho. Le milieu de la mode et celui du cinéma ont des points communs. Dans les deux cas, on vient raconter quelque chose. Découvrir en détail cet univers pendant plusieurs mois était quelque chose d’assez excitant.

TM : Votre personnage, Paloma Castel, se distingue par son approche novatrice de la mode : plus écologique, favorisant l’upcycling… Est-ce une approche à laquelle vous êtes sensible ?
ZH : Totalement. La mode est l’une des industries les plus polluantes au monde et c’est donc une nécessité de la repenser. Proposer des créations de qualité sans détruire nos ressources n’a rien d’une hérésie. Il suffit par exemple de regarder ce que propose une créatrice comme Marine Serre, dont le travail, sur plusieurs aspects, ressemble à celui de mon personnage dans « La Maison ».

TM : Justement, certains créateurs ont-ils été des sources d’inspiration pour interpréter Paloma Castel ?
ZH : Il y en a eu plusieurs. J’ai été sensible au travail de Raf Simons lorsqu’il occupait le poste de directeur artistique chez Dior, notamment dans son rapport aux vêtements. Par ailleurs, j’ai beaucoup pensé à Olivier Rousteing. Comme Paloma, il est issu de la diversité et a dû très jeune reprendre les rênes d’une grande maison de couture (Balmain, ndlr). C’est un créateur qui sait capter l’ère de son époque, que ce soit dans ses collections ou dans ses défilés. Il était important que mon personnage se rapproche de sa modernité.

TM : Un autre aspect intéressant de la série, c’est le rôle prépondérant que peuvent jouer les réseaux sociaux…
ZH : Plus qu’une série sur la mode, « La Maison » parle avant tout de notre époque. Paloma représente une génération hyper connectée qui comprend que le téléphone est en quelque sorte le sac à main 2.0 des femmes. Elle utilise les réseaux sociaux pour sa communication mais en est également victime lorsqu’elle se retrouve au cœur d’un bad buzz où elle est taxée de racisme. C’est assez effrayant mais le rôle des réseaux sociaux dans la série est le même que dans la vie quotidienne. Aujourd’hui, ils sont devenus indispensables.

TM : Vous êtes née à Marseille et y avez vécu jusqu’à l’âge de 20 ans. Que représente cette ville pour vous ?
ZH : Je garde un attachement particulier. Même si j’habite à Paris, j’y reviens souvent. C’est une ville qui fait partie de mon imaginaire. J’ai eu la chance d’y grandir à une époque où elle n’était pas encore trop marquée par la gentrification. Lorsque j’étais enfant, le Panier ressemblait encore à un quartier typique et non à un paradis pour hipsters (rires). C’est une très bonne chose que la ville accueille de nouvelles personnes. Il faut seulement faire attention à préserver cette mixité sociale et cette ambiance populaire sans lesquelles Marseille ne serait pas vraiment Marseille.

TM : Si vous deviez décrire la ville en trois mots, que diriez-vous ?
ZH : Brusque, bruyante et sauvage. Marseille est une ville terriblement attachante, où la demi-mesure n’a pas vraiment sa place !

Série « La Maison » sur Apple TV+
En 2025 :
– The Ballad of Suzanne Césaire de Madeleine Hunt-Ehrlich
– Pompeï de Nathalie Najem
– « Ad Vitam » de Rodolphe Lauga (sur Netflix)