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Vahina Giocante, retour en grâce

Absente des plateaux de cinéma pendant plusieurs années, la comédienne s’offre un come back lumineux avec le film Valensole 1965 de Dominique Filhol. Rencontre avec une actrice discrète, toujours très attachée au Sud de la France.

ToutMa : Avant ce film, aviez-vous connaissance de ces étranges événements qui se sont déroulés à Valensole dans les années 1960 ?
Vahina Giocante : Pas du tout ! Et pourtant, je suis une grande passionnée de tout ce qui tourne autour de l’ufologie (étude des ovnis, ndlr). Étrangement, les événements qu’évoque le réalisateur Dominique Filhol dans Valensole 1965 n’ont été relayés à l’époque que par quelques médias, essentiellement locaux. Quand je suis arrivée sur le film, j’étais donc totalement vierge sur le sujet.

TM : Votre personnage, Jeannette Masse, est une femme moderne (elle travaille dans les champs, s’occupe des abeilles…). Elle n’abandonne pas son mari et se révèle un précieux soutien. Comment avez-vous travaillé ce rôle ?
VG : Il était important pour moi que ce personnage présente une forme de modernité, qu’elle soit presque en avance sur son temps. Je ne voulais pas que cette femme subisse l’histoire autour de son mari mais qu’elle soit maîtresse de ses décisions. Sur le tournage, j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer ses petits-enfants et d’échanger avec eux. Il se trouve que Jeanette Masse était également la grand-tante de la productrice et distributrice du film, Virginie Lacombe, qui m’a parlé d’elle comme d’une personne douce et forte. Deux traits de caractère qui ont été déterminants dans mon approche du rôle.

TM : Valensole 1965 est aussi un vrai duo d’acteurs. En l’occurrence, celui que vous formez avec Matthias Van Kache qui joue votre époux dans le film, Maurice Masse. Parlez-nous de votre collaboration…
VG : Matthias (Van Khache, ndlr) est avant tout un ami que je connais depuis plus de vingt ans. Il y a quelques années, nous devions tourner tous les deux dans un film mais le projet ne s’est finalement pas fait. Heureusement, nous avons ensuite joué ensemble dans la série La Jeune fille et la nuit. Sur Valensole 1965, j’ai en quelque sorte soufflé le nom de Matthias à Dominique Filhol qui n’avait pas encore trouvé son interprète idéal pour le rôle de Maurice Masse. Comme lui, c’est un épicurien, un terrien. J’ai été ravie de lui donner la réplique. Il y a comme une évidence entre lui et moi.

Photos : © Lou Faulon

TM : Vous avez grandi en Corse, puis dans le Sud de la France, en Provence. Le fait que le film ait été tourné dans le village de Valensole, célèbre pour ses mythiques champs de lavande, avait finalement tout pour vous plaire, non ?
VG : Évidemment, compte tenu de mes racines, je ne pouvais qu’apprécier ce tournage ! Plus généralement, ce décor incroyable et poétique est l’un des atouts majeurs du film. Des touristes viennent du monde entier pour voir ces champs de lavande. Sur le tournage, je me suis d’ailleurs dit que ce n’est peut-être pas un hasard si des extraterrestres ont choisi cet endroit en particulier pour se faire une idée de ce qui se passait sur Terre…

TM : Avec Valensole 1965, vous faites votre grand retour sur le grand écran, après plusieurs années d’absence. Le cinéma vous a-t-il manqué ?
VG : Il y a sept ans, j’ai décidé de quitter cette industrie. C’était ma décision. Je ressentais le besoin de faire autre chose et surtout de partir loin. C’est pour cette raison que je me suis installée aux États-Unis, où je me suis totalement déconnectée du monde du septième art. Puis, au bout de quelques années, j’ai senti que je pouvais revenir en France. J’étais très heureuse de ce nouveau départ et des projets hyper intéressants auxquels je prenais part, à l’image de Valensole 1965.

TM : Quels sont les rôles qui vous attirent désormais ?
VG : Que ce soit dans Valensole 1965 ou dans mon prochain film en salles (Les Immortelles de Caroline Deruas, ndlr), j’interprète des personnages denses, avec beaucoup de nuances. C’est vers des personnages de ce type que j’ai envie de me diriger aujourd’hui. J’ai commencé le métier d’actrice à l’âge de treize ans et j’ai été très vite réduite à des rôles hyper sexualisés. Ce n’est plus du tout une direction vers laquelle je souhaite aller.

TM : Quelle place le Sud occupe-t-il dans votre cœur aujourd’hui ?
VG : Je suis une vraie méditerranéenne. Le Sud, c’est chez moi, là où j’ai grandi. Je m’y sens bien. J’aime le chant des cigales, les nombreux parfums, la lumière si spécifique de la Provence… Bien sûr, une grande partie de ma vie est aujourd’hui à Paris. Mais je pense qu’il y a toujours une partie de soi qui a un lien particulier avec la région de son enfance.

TM : Pour terminer, si vous deviez choisir une ville, une seule, vous diriez Paris ou Marseille ?
VG : C’est un vrai dilemme (rires) ! À Paris, j’ai mes proches, mes amis et ma carrière se dessine pour l’essentiel dans cette ville. Mais, en même temps, Marseille est un endroit unique au monde pour son cosmopolitisme et son cachet. C’est une ville qui m’a fait énormément grandir. Il est donc très difficile de faire un choix. Disons un partout, la balle au centre!

Son actu :
Valensole 1965 de Dominique Filhol

À venir :
Les Immortelles de Caroline Deruas
ONG (série) sur Ciné+ OCS
Vendetta (série) sur France 2

Photo en Une : © Wlad Simitch