LE MARSEILLAIS, une saga phocéenne
Créé en 1998 par Thierry Kammermann, alors gérant d’un atelier de sérigraphie qu’il souhaitait exploiter pour créer sa marque, Le Marseillais s’est établi comme un incontournable du vestiaire phocéen au fil des années. Le style, inspiré par les tenues traditionnelles des dockers et marins, est aujourd’hui reconnaissable entre mille.
Ancrée sur son territoire dans l’esprit et dans les faits, avec une production locale et un attachement aux symboles et savoir-faire phocéens, la marque a fêté ses 25 ans en 2023. Rencontre avec le fondateur du Marseillais, dont le pari, fou à l’époque, a donné naissance à une institution incontestable du Vieux-Port. « En 1998, choisir de s’appeler Le Marseillais, ce n’était pas évident : il n’y avait pas l’engouement pour Marseille qu’il y a eu plus tard. Mais, ça interpellait, ça ne laissait pas insensible. Justement, même à l’époque, c’était une ville à part », avance Thierry Kammermann. Le ton est donné.
En 1998, il est le premier entrepreneur à lancer une marque identitaire. C’est-à-dire à lancer une marque locale tant dans le nom, l’esprit, que la production, pleinement ancrée dans son territoire.
Pour l’entrepreneur féru de voile et de mer, l’identité de la cité phocéenne, de son tempérament et de ses personnages s’est en effet imposée comme source d’inspiration : « Au début, on a sorti les tenues des marins et des dockers, comme ces bleus de Chine qu’on retrouve sur le Vieux-Port : tous les vieux sont encore habillés comme ça, avec le pantalon, la chemise, la veste… et les dockers, pareil ! » L’idée de Kammermann est de rendre hommage à la tradition marseillaise en puisant dans les symboles forts de la ville. La mer et la voile, donc, l’esprit marseillais aussi, sans oublier surtout les savoir-faire des artisans provençaux, qu’il implique dès l’origine de la marque à la fabrication de ses pièces, pour achever d’ancrer Le Marseillais à domicile.
La confection est donc locale, et ce, avant même que le local devienne une tocade tendance. « Il y avait un fabricant, dans le centre de la France, où l’on achetait le tissu bleu de Chine. On faisait tout fabriquer sur Marseille : on avait les façonniers, les délaveurs… et la sérigraphie, évidemment, dans notre atelier », explique le fondateur. Toutefois, les remous économiques des années 2000 font fermer bon nombre de ses partenaires provençaux et français. Pris de court, mais toujours convaincu que la force de sa marque réside dans son territoire, Thierry Kammermann parvient, dès le début du rebond de l’industrie textile, à renouer avec les façonniers marseillais : « On garde une production locale au maximum. Pour moi, c’est très important : c’est une image qu’on doit maintenir. »
La preuve du succès de cette recette demeurée authentique depuis vingt-cinq ans ? La présence du Marseillais depuis un quart de siècle dans les armoires des… Marseillais, justement. Siglés du logo fait maison (un petit marin dessiné en 1998 par Jérôme Agazar et restylisé récemment par Jean-Luc Sastre), les vestes, marinières et autres t-shirts de la marque croisent forcément votre chemin quotidiennement, surtout si votre route traverse les quais du Vieux-Port.
C’est ainsi que, dans une synergie propre à la solidarité phocéenne, les habitués ont contribué eux-mêmes à faire entrer l’enseigne dans l’ADN de la ville aux yeux des touristes. « En boutique, on voit des étrangers fous de joie qui repartent avec des cadeaux, des habits… », glisse Kammermann, sourire aux lèvres. De quoi confirmer, s’il le fallait, que Le Marseillais s’est établi au-delà des frontières de la ville… et qu’il devrait poursuivre, au moins pour vingt-cinq ans encore, la conquête de nos vestiaires.
LE MARSEILLAIS
8 quai de Rive Neuve, Marseille 1er
lemarseillais.eu