Hervé Di Rosa, artiste peintre fondateur du MIAM (Musée International des Arts Modestes, à Sète) a choisi dans les collections du Mucem des œuvres qui touchaient particulièrement sa sensibilité afin de créer, en regard de chacune d’entre elles, une pièce complémentaire !

Ainsi l’artiste, trouvant qu’il y avait entre ses œuvres et les objets d’art populaire du musée « comme un air de famille », a enchâssé ses pièces dans celles des réserves patrimoniales pour imaginer une exposition aussi originale qu’attachante. Le directeur artistique Jean Seisser, complice de longue date d’Hervé Di Rosa, a pensé l’exposition comme un archipel constitué d’une quinzaine d’îlots, qui livrent tous une histoire entière et librement interprétable pour le visiteur : trois panneaux sculptés par l’artiste et réalisés sur les hauts-plateaux de l’Amadoua au Cameroun côtoient ainsi un sujet de manège forain en forme de poisson, une échelle faite de jougs de bœuf collectés par les ethnographes du musée se rapproche d’une vache en résine peinte par l’artiste, un long fusil de chasse de 3,70 m, autrefois utilisé pour le gibier d’eau, est présenté au milieu d’une myriade d’oiseaux en bois sculptés il y a des années par Marius Di Rosa, le père de l’artiste qui sculptait le bois pour faire des appelants pour la chasse… Trois larges peintures sur toile représentent Marseille, et des portraits de Marseillais forment également le décor des claustras suspendus qui jalonnent l’exposition. Hervé Di Rosa travaille toujours avec les artisans du lieu où il se trouve : « Je n’invente pas l’art modeste, je l’ai trouvé, je le fais vivre et je le fais dialoguer avec l’art contemporain », dit-il. À voir, à découvrir, à réfléchir… AO

Un air de famille
Jusqu’au 1^er septembre
Mucem, J4 rez-de-chaussée
mucem.org