
HENRY BLANC, la crème des torréfacteurs marseillais
Qu’on le déguste « allongé » ou « serré », en terrasse ou à la maison, le café est bien souvent un sacro-saint rituel matinal. À Marseille, les cafés Henry Blanc sont un repère puissant, à la fois visuel et gustatif, quasi incontournable. Et depuis plus de quarante ans, cette industrie locale au charme fou façonne à la main et avec passion tout l’arôme du Sud.
L’ADN entrepreneur
C’est dans les années 1980 qu’Henri Blanc, passionné de gastronomie, a décidé de monter à Marseille sa propre maison de torréfaction. Issu d’une famille liée au commerce du café depuis le milieu du xixe à même les plantations, Henri, lui, a fait le pari de revenir à l’artisanat pur en sélectionnant des crus rares, et en choisissant la torréfaction lente, afin de livrer une âme à cet incontournable breuvage… Son premier grand coup d’éclat d’entrepreneur visionnaire s’observe avec la reprise des Cafés Eldorado à Marseille, toujours épaulé par son épouse Michèle. Très vite, la qualité de ses produits séduit les professionnels de l’hôtellerie, de la restauration, des brasseries qui recherchent tous un café d’exception identifiable. La signature « Henry Blanc » est née.
L’esprit de famille
Les années 1980 sont également marquées par l’affirmation d’un esprit de famille assumé, avec l’arrivée dans l’entreprise de Jean-Luc Blanc, fils d’Henri. Doté d’une forte et belle personnalité, il prend sa place (avec les difficultés que cela peut parfois comporter) aux côtés de son paternel qu’il adore. En 1988, les Blanc rachètent une autre institution marseillaise : la Torréfaction Noailles, fleuron incontournable du marché du café depuis la fin des années 1920. Ce lieu allégorique devient la vitrine de leur savoir-faire, s’ouvrant également sur la biscuiterie et les chocolats, des gourmandises souvent associées à la dégustation du café…
Les années de la diversification, avec la création de la marque Provence Café et ses fameuses dosettes pour entreprises, arrivent en 2000. Puis l’apparition à l’avant-garde d’une gamme bio à la propension éthique leur ouvre la voie royale à Marseille et plus globalement en région Sud. Jean-Luc Blanc se lance alors dans la production de capsules compatibles avec les machines Nespresso®, une initiative innovante pour l’époque, accompagnée d’une campagne publicitaire mettant en scène Titoff et Florent Manaudou, figures locales… Une campagne empreinte d’originalité et d’audace dont les Marseillais se souviennent encore !
L’ancrage territorial
Cette belle entreprise familiale devenue une PME prospère est aujourd’hui une référence en Provence. Plus d’un millier de clients professionnels, une superbe vitrine à l’enseigne historique située quartier Noailles, une oasis de branchitude à l’heure actuelle, et un atelier de torréfaction moderne à Aubagne. L’entreprise connaît aujourd’hui une distribution nationale en plein essor qui laisse ouvert le champ des possibles… Jean-Luc, en vingt ans, a su prendre des virages stratégiques sans jamais renier son ADN. Car ici, chaque lot est encore torréfié à la main, avec une attention rigoureuse. Quoi qu’il en coûte, l’entreprise ne cède pas aux sirènes de l’industrialisation. Même la Cité phocéenne lui tire son chapeau : Les cafés Henry Blanc se sont vu attribuer le nouveau label « Fabriqué à Marseille » par la Ville, une estampille de bon goût…
Le bonheur de la transmission
Mécène d’événements culturels, partenaire de chefs étoilés et présente dans les lieux iconiques de la région, la maison Henry Blanc reste fidèle à ses racines : discrète mais ambitieuse, toujours là où il faut être. Jean-Luc a trois fils. L’aîné prénommé Henry (comme son grand-père mais dont le prénom se termine avec un « y »), travaille déjà à ses côtés. Louis et Paul-Henry, les cadets, poursuivent de belles études stratégiques qui les destinent probablement à l’entreprise.
Une nouvelle génération se profile…
TORRÉFACTION NOAILLES, 56 La Canebière, Marseille 1er
04 91 55 60 66 – www.noailles.com