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Roxane MESQUIDA, retour aux sources

À 13 ans, Roxane Mesquida commence sa carrière en jouant dans le film Marie Baie des Anges, de Manuel Pradal. Elle enchaîne avec L’École de la chair de Benoît Jacquot, avec Isabelle Huppert, puis tourne trois films avec la sulfureuse Catherine Breillat. Ensuite Roxane est au casting du film culte de Kim Chapiron, le fameux Sheitan ! Sa fraîche renommée lui ouvre les portes d’Hollywood (Gossip Girl, Rubber de Quentin Dupieux et Kaboom de Gregg Araki). Cette année, elle est à l’affiche du fascinant Fotogenico de Marcia Romano et Benoît Sabatier, un film entièrement tourné à Marseille et dont la sortie est prévue le 11 décembre.

ToutMa : Qu’est-ce qui vous a séduite dans le projet Fotogenico ?
Roxane Mesquida : En fait, ce ne sont pas les projets en eux-mêmes qui me séduisent, mais plutôt les personnes qui sont derrière. Je connais les réalisateurs depuis plus de dix ans, pour avoir joué dans un court- métrage déjà écrit par eux. C’était l’époque où Marcia réalisait encore toute seule, et grâce à ce film, on est devenues très amies. Je suis vraiment fan de son travail, c’est une scénariste extraordinaire, à la filmographie impressionnante.Et quand elle et Benoît m’ont proposé Fotogenico, j’étais contente de les rejoindre sans même avoir besoin de lire le scénario (rire).

TM : Le tournage est entièrement réalisé à Marseille, votre ville d’origine. Vous qui avez vécu longtemps à Los Angeles, quels sont les changements qui vous ont ont marquée ?
RM : Je suis née à Marseille, mais ma famille est partie vivre dans le Var dès mes 5 ans. J’y suis revenue très souvent depuis, mais je n’y ai jamais vraiment vécu à proprement parler.J’ai donc l’impression d’avoir découvert la ville en tournant pour la première fois ici, et puis j’ai surtout découvert le Marseille de Marcia et Benoît : artistique, coloré, fun et crade tout à la fois, un endroit très vivant, très pop ! C’est surprenant de voir ce Marseille-là, et sympa de voir la ville sous cet angle, surtout au cinéma ! Ça change.

TM : Vous semblez avoir un intérêt particulier pour le cinéma d’auteur, voire le cinéma underground…
RM : C’est sûr ! Si je disais non, je me mentirais un peu (rire). Et ce qu’il y a de marrant dans une carrière (la mienne a 28 ou 29 ans déjà), c’est qu’il faut faire très attention à ses choix, parce qu’ils attirent toujours le même genre de personnes… Je pense au fait de travailler avec Catherine Breillat, par exemple ! Ses films, toujours critiqués en France, sont adorés aux États-Unis, surtout dans le milieu « indé ». Gregg Araki et même le créateur de Gossip Girl, fans du cinéma de Breillat, m’ont choisie grâce à mon rôle dans À ma sœur ! Je me suis ainsi créé une sorte de famille dont font partie Dupieux, Araki, Marcia, et plein d’autres gens incroyables. J’espère retravailler avec Catherine qui est également une amie. Honnêtement, je suis assez fière de ma filmographie (rire) ! Mais je ne crache pas sur le cinéma mainstream, parce que c’est toujours fun à tourner aussi…

TM : Êtes-vous convaincue du bienfait de votre retour en France pour votre carrière de comédienne ? N’avez- vous pas envie, parfois, de repartir aux USA ?
RM : Être en France ne m’empêche pas de tourner aux USA, la preuve je repars à L.A. pour tourner dans le prochain Araki. Là-bas, il y a une façon de faire différente de la France. Les réalisateurs français aiment bien prendre des cafés avec les acteurs, discuter du projet… alors que les Américains sont plus classiques dans le travail. Et comme je n’avais pas envie de prendre l’avion à chaque fois pour boire un café (rire), ça me paraissait plus simple de rentrer en France. Je ne regrette pas car je tourne plus qu’aux USA… même si j’ai bien travaillé là-bas !

TM : Quels sont vos projets aujourd’hui ?
RM : En plus de Gregg Araki, je commence en novembre un moyen-métrage de Julia Kowalski. Je suis ultra-fan de J’ai vu le visage du diable, présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, et je suis tellement heureuse qu’elle m’ait choisie ! Je pars donc pour 5 semaines de tournage, ça va être super, c’est vraiment une future grande cinéaste ! Et en janvier je serai en Belgique pour tourner un film avec Damien Chapelle et Eddy de Pretto, dont ce sera le premier film…

FOTOGENICO
En salle le 11 décembre