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Festival du Film Francophone d’Angoulême 2025 : le Sud aussi à l’honneur ?

La 18ᵉ édition du Festival du Film Francophone d’Angoulême, qui s’est tenue du 25 au 30 août 2025, a confirmé son rôle de tremplin pour la diversité du cinéma francophone. Cette année, le festival a mis à l’honneur la production québécoise, avec notamment une rétrospective dédiée au légendaire réalisateur Denys Arcand, présent pour introduire plusieurs de ses œuvres phares, dont Les Invasions barbares, Le Déclin de l’empire américain… ainsi que d’autre films comme le très touchant film d’adolescent Fanny de Yan England et le classique Juste la fin du monde de Xavier Dolan.

Mais même si le Québec était officiellement invité d’honneur, plusieurs films, en compétition ou pas, ont particulièrement brillé en mettant en avant des artistes, des histoires ou des tournages ancrés dans le Sud de la France.

Le grand vainqueur du festival, Les enfants vont bien de Nathan Ambrosioni, jeune réalisateur originaire des Alpe-Maritimes, a décroché le prestigieux Valois de diamant. Ce récit sensible, porté par Camille Cottin, met en lumière les fractures et les espoirs d’une famille, tout en révélant deux jeunes comédiens prometteurs : Nina Birman et Manoâ Varvat.

Autre moment fort, Météors d’Hubert Charuel, tourné dans les paysages ruraux du Grand-Est, a impressionné par sa justesse sociale et son regard naturaliste, confirmant le talent singulier du réalisateur de Petit Paysan. Un film brillamment porté par son trio d’acteurs Paul Kircher, Salif Cissé et bien sûr le Marseillais Idir Azougli.

Le festival a également accueilli dans sa compétition Le Gang des Amazones de Mélissa Drigeard, drame nerveux et émouvant inspiré d’un fait divers des années 1990, où la vitalité de la ville d’Avignon nous offre une toile de fond haute en couleur. Le long-métrage s’est offert un casting féminin cinq étoiles : Izïa Higelin, Lyna Khoudri, Laura Felpin, Mallory Wanecque et la Marseillaise Kenza Fortas.

Et enfin, on retiendra aussi Chronique d’un indic de Laurent Herbiet, polar haletant teinté d’humour noir et ancré dans une ville qui semble gangrénée par la criminalité et la toxicomanie. Le film séduit par son efficacité dramatique et son casting solide, en particulier son acteur principal Simon Abkarian, grand acteur d’origine arménienne vivant aujourd’hui à Marseille.

Cette mise en avant de créations enracinées dans le Sud démontre la richesse d’un cinéma à la fois local et universel, capable de séduire un jury présidé par Diane Kruger et un public toujours plus large. Et c’est immanquablement une fierté de voir rayonner le Sud au cœur d’un rendez-vous international. PHA