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Marcia ROMANO, scénariste et réalisatrice de grand talent

Marcia Romano est du genre à aimer le travail d’équipe. Multipliant les collaborations de prestige, elle officie tant pour le cinéma que pour la télévision, parvenant à rendre avec subtilité la complexité des relations humaines et la psychologie, tout en finesse, de ses personnages. Récemment, on l’a vue à l’œuvre dans des projets marquants comme La Tête haute d’Emmanuelle Bercot, L’Événement d’Audrey Diwan ou encore Revoir Paris d’Alice Winocour, qui ont rencontré un large succès critique, tout en abordant des sujets sociaux sensibles. Le 11 décembre est à inscrire dans vos agendas comme la date de sortie de Fotogenico, film qu’elle a coécrit et coréalisé avec son compagnon de vie, Benoît Sabatier, journaliste et critique spécialisé dans la musique rock. Rencontre.

ToutMa : Pourquoi ce duo Romano/Sabatier ?
Marcia Romano : Alors, ça a commencé avec une trilogie de films autoproduits que nous avons réalisés et conçus seuls à Marseille, entre 2012 et 2017. Ces films, Le Moral des troupes, La Mort est synthétique et Pastis brut, ne sont jamais sortis au cinéma. Ils rendent hommage aux anciennes salles de concert de garage punk que nous adorions et aux gens qui gravitaient dans cet univers. Nous voulions parler de notre passion commune pour la musique, du monde de la musique à Marseille, et surtout de scènes musicales très riches qui ne sont malheureusement pas mises en avant. Marseille est souvent représentée par le hip-hop, alors qu’il existait aussi une scène rock et garage punk extrêmement vivante mais peu visible. Cette union entre le cinéma et la musique nous a vraiment animés. Fotogenico est l’aboutissement de ce projet. Contrairement à la trilogie, c’est notre premier film produit par une société de production, tourné avec une équipe… et le film représente véritablement l’aboutissement artistique de ce que nous avions tenté auparavant.

TM : Quelles ont été vos influences cinématographiques pour la conception du film ?
MR : Beaucoup de films musicaux ! Nous adorons ce genre, même s’il s’agit surtout d’un cinéma anglo-saxon. Il y a aussi le cinéma underground, assez sombre et nihiliste, mais aussi la Movida, avec son côté très pop et coloré, qui crée un contraste entre ces deux pôles. Pour le ton tragi-comique, nous nous inspirons des comédies italiennes des années 1960, et bien sûr des films tournés à Marseille, comme Cap Canaille de Jean-Henri Roger et Juliet Berto, un film très important pour nous, qui montre un Marseille dont nous nous sentons proches.

TM : C’est quoi Marseille pour vous ?
MR : Marseille, c’est tout, je dirais. C’est une source d’inspiration au quotidien. Comme nous le disons souvent avec Benoît, c’est la ville et ses habitants qui nous inspirent chaque jour, qui nous donnent envie d’écrire des histoires. Souvent, en marchant dans la ville, on tombe sur une rue intrigante, et on se dit : « Il faut écrire une scène pour cette rue, elle est incroyable ». (rire) Pareil quand on rencontre une personne fascinante, on a envie d’écrire un film sur elle. À Marseille, tout est possible et inspirant. Marseille, c’est une entité, même un héros de fiction, en quelque sorte.

FOTOGENICO
En salle le 11 décembre,
Avec Christophe Paou, Roxane Mesquida, Angèle Metzger…