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Léopold Lemarchand, des réseaux à la scène Le 6 novembre au Cargo de nuit

Révélé par ses sketchs sur les réseaux sociaux et notamment grâce à ses nombreuses collaborations avec McFly & Carlito, Léopold Lemarchand s’impose aujourd’hui comme l’une des voix majeures de la scène stand‑up francophone. Son univers : un savant mélange d’absurde, de moqueries de notre époque et de moments d’intimité, où il ironise sur la mort, sa grand-mère, un chihuahua… tout en brodant autour des petits travers humains. Après des formats courts sur les réseaux, il passe à la scène avec son premier spectacle, et il sera à Arles le 6 novembre pour une soirée placée sous le signe du rire libérateur, proche du public, sans compromis. Rencontre.

TM : Pour ton passage à Arles le 6 novembre, peux-tu nous dire ce que tu as gardé de tes débuts sur les réseaux sociaux, et ce que tu as dû adapter pour la scène ?
Léopold Lemarchand : J’ai gardé l’absurde, parce que c’est ce que je préfère faire. Et surtout, le rythme. Mon spectacle, je l’ai travaillé pendant un an pour qu’il soit toujours en mouvement, généreux, sans temps mort. Sur scène, j’utilise tout ce que je peux : des bruitages, des sons, des effets visuels… Je voulais que ce soit vivant, pas juste un mec derrière un micro. Ce n’est pas du stand-up classique, c’est plutôt un seul en scène. J’ai voulu créer le genre de spectacle que j’aimerais voir, moi.

TM : Tu as expérimenté plusieurs formats, vidéos, radio, scène. Qu’est-ce que ces différents espaces changent dans ta manière d’écrire ou de t’adresser au public ?
LL : Le lien direct, c’est fou. Sur les réseaux, tu postes une vidéo et tu lis des commentaires, mais ce n’est pas pareil. Sur scène, tout est instantané : le rire, la réaction, l’énergie. C’est incomparable. Et humainement, ça m’a fait évoluer. J’étais timide au départ, et la scène m’a complètement sorti de ma zone de confort. C’est un travail énorme, bien plus exigeant que la vidéo. Mais la satisfaction que tu ressens quand tout fonctionne, c’est incroyable. C’est pour ça que je ne reviendrai pas en arrière.

TM : Ton humour joue beaucoup sur l’absurde et une certaine moquerie de notre époque. Comment choisis-tu tes sujets, et quel regard portes-tu sur leur côté « sociétal » ?
LL : Je crois que je tire beaucoup de plaisir du malaise (rires). C’est un humour qui vient de ma propre gêne. Longtemps, j’ai eu du mal avec ça, alors j’en ai fait une force. Rire du malaise, c’est une manière de dire : « Ce n’est pas si grave ». En fait, rien n’est grave quand on prend du recul. L’humour gênant, est une forme de thérapie qui permet de se moquer de soi et du monde sans drame. Et je crois que le public aime ça, parce qu’on se reconnaît tous un peu dans ce côté cringe.

TM : Le stand-up repose sur une grande proximité avec le public. Quelle est ton appréhension de ce format, et comment ressens-tu le public du Sud, réputé très expressif ?
LL : J’adore jouer en région. Le public du Sud, comme celui du Nord d’ailleurs, est hyper chaud. À Paris, c’est plus exigeant, mais globalement les gens viennent pour passer un bon moment. En province, je me sens plus détendu. Et puis ça me permet de voyager. Je ne suis jamais allé à Arles, donc je suis curieux. J’aime arriver tôt, me balader, découvrir les lieux. La scène, c’est aussi ça : aller vers les gens.

TM : En tant que jeune humoriste, quel est ton souhait après cette tournée : durer, surprendre, changer de format ?
LL : Mon spectacle parle de ma peur de la mort, que j’ai depuis l’enfance. Dit comme ça, c’est pas très drôle, mais sur scène, j’en fais quelque chose de drôle et de généreux. Je veux que les gens ressortent en se disant qu’ils ont passé un vrai bon moment. Je n’ai pas d’ambition d’Accor Arena, mais j’aimerais que le spectacle aille le plus loin possible. La suite, ce sera peut-être le cinéma, mais je prends mon temps. D’abord, je veux être un bon comédien. Chaque date est un petit niveau gagné, comme dans un jeu vidéo. Ce métier, c’est une quête sans fin, mais je suis tombé amoureux de ça.

Cargo de nuit, 7 avenue Sadi Carnot, Arles
6 novembre 2025 à 21h
Instagram : @leopoldlemarchand