Depuis le 18 juin, l’Hôtel de Gallifet et l’agence artistique Spring proposent au public aixois une exposition captivante et nécessaire. À travers différents médiums, l’artiste Rubén Martín de Lucas questionne le lien complexe que l’être humain entretient avec le territoire, le paysage et le vivant. Si les premières toiles exposées nous rappellent vaguement l’expressionisme américain, ou même la noirceur éclairée de Soulages, on comprend très vite toute l’ambition de leur auteur, porteur d’un message majeur. 

Pourquoi l’Homme s’approprie-t-il son environnement comme s’il le possédait ? Quelles incidences le concept de « nation » a-t-il eues sur notre vision du monde ? Des questions profondes et plus que jamais d’actualité que l’artiste pose à travers des œuvres sculpturales ou photographiques souvent un peu abstraites. Se confiner dans un espace exigu et défini, cela vous parle ? Rubén Martín de Lucas a lui-même fait cette expérience bien avant l’épreuve du confinement, dans un but initiatique, pour repousser les limites du concept de frontière. Ses expérimentations, en images, se passent même d’explications tant elles sont parlantes et symboliques. Ici, l’art contemporain dans toute sa splendeur nous pousse à la réflexion. On termine cette exposition admiratif et habité par des questions embarrassantes mais ô combien fondamentales à notre époque !

C’est également une belle occasion de découvrir L’Hôtel de Gallifet, ancienne maison de famille transformée en centre d’art par Nicolas Mazet et magnifiée par Kate Davis. Pour les noctambules en quête de culture, l’hôtel ouvre ses portes du jeudi au samedi soir et permet de partager un dîner méditerranéen de saison dans la cour. Du mardi au dimanche, on se laisse tenter par une citronnade ou un déjeuner simple et frais, à l’ombre des arbres centenaires.