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Giono au MUCEM, jusqu’au 17 février

2020 sera l’occasion de célébrer l’Année Giono, de Marseille à Paris en passant par Manosque (« ce sein rond est une colline », disait l’auteur, évoquant la ville qui l’a vu naître et mourir, il y a justement cinquante ans). Dans le cadre de cette commémoration, le Mucem présente depuis octobre une exposition phare qui a l’ambition de retracer et de rendre compte avec justesse à la fois de l’œuvre et de la vie de l’écrivain provençal, dont le travail et les engagements, loin d’être aussi géographiquement ancrés qu’on a pu le dire ou le croire, ont toujours été bien plutôt universalistes. Et on ne saurait dire si le voisinage du Mucem et du fort Saint-Nicolas, où l’écrivain fut emprisonné en 1939, est une ironie tragique, un rappel de la noirceur de l’existence ou au contraire l’idée qu’il ne faut jamais désespérer du monde. Et c’est un peu ce prisme qui préside à l’exposition : Giono, c’est à la fois les adaptations solaires de ses romans par Pagnol et la cruauté métaphysique d’Un Roi sans divertissement. Une idée que marque bien la scénographie, impossible de comprendre l’œuvre dans sa complexité si l’on oublie le vétéran de 1914-1918.

L’exposition, qui joue la carte de la transversalité, met en regard des textes de l’auteur (avec une quantité impressionnante de manuscrits et de documents d’époque) et des œuvres picturales qui leur font écho, présentant notamment des tableaux de Bernard Buffet, de Thu Van Tran, ou encore de Charles-Frédéric Brun, qui inspira à Giono son roman Le Déserteur. Dans un registre plus léger, une partie de l’exposition a été pensée par l’artiste Clémentine Mélois, qui présente une bibliothèque imaginaire et intime de cet écrivain dont l’œuvre s’est toujours nourrie avec gourmandise de celle des autres, une jolie façon de souligner la cohérence de la démarche du Mucem.

MUCEM
Esplanade du J4, Marseille 2e _www.mucem.org