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À la découverte du Marseille de Robert Guédiguian

Depuis plus de quarante ans, Marseille s’est imposée comme l’héroïne fétiche de Robert Guédiguian. Alors que son dernier film, La Pie voleuse, est sorti en salles en janvier, retour sur le lien unique qui lie le cinéaste à la cité phocéenne et à certains de ses quartiers en particulier.

Le retour aux sources, voici comment pourrait également s’appeler La Pie voleuse, le dernier film de Robert Guédiguian, sorti en salle le 29 janvier. Pour la première fois depuis 2011 et son long-métrage Les Neiges du Kilimandjaro, le réalisateur est revenu tourner à l’Estaque, ce quartier qu’il a si souvent filmé et dont il est devenu l’un des meilleurs ambassadeurs. Dès son premier film, Dernier Été (1981), le cinéaste posait déjà sa caméra dans ce quartier de Marseille aux airs de village. Il en a d’ailleurs fait le cœur de sa fameuse trilogie des « Contes de l’Estaque », composée de L’argent fait le bonheur, Marius et Jeannette et À l’attaque ! Dans ce coin du seizième arrondissement, le cinéma Alhambra (2 rue du Cinéma) s’est imposé comme un décor récurrent des films de Robert Guédiguian. Il apparaît d’ailleurs de nouveau dans La Pie voleuse.

Hors des sentiers battus

Si l’Estaque occupe une place à part dans l’œuvre du réalisateur, d’autres quartiers de Marseille et de ses environs ont également été le théâtre de plusieurs de ses films. Dans La Villa (2017), il s’aventure en périphérie de la ville dans le cadre préservé de la calanque de Méjean, à proximité du site d’Ensuès-la-Redonne. Dans son cinéma, les personnages, interprétés par une troupe de comédiens fidèles (Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan…) évoluent souvent dans des endroits comme préservés de l’agitation. Ses films offrent au spectateur une image de Marseille et de sa banlieue finalement assez peu montrée au cinéma. Aux sites touristiques incontournables, Guédiguian préfère les lieux connus surtout par les locaux, à l’image du quartier des Riaux (lieu de l’action de Dernier Été), de la place du 5-novembre, en plein cœur de Noailles (épicentre de son avant-dernier film Et la fête continue !), ou encore du hameau de Ponteau, à côté de Martigues (décor de plusieurs scènes importantes d’À la vie, à la mort !).

Face à la mer

Enfin, l’un des aspects les plus notables de l’œuvre de Robert Guédiguian est son rap- port au littoral. Dans ses films, la mer est régulièrement présente en arrière-plan, que ce soit lors de scènes tournées à la digue du large (Les Neiges du Kilimandjaro), dans l’un des restaurants situés sur l’incontournable corniche du Président John Fitzgerald Kennedy, où dînent en tête à tête Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin, face au soleil couchant (Et la fête continue !) ou encore sur l’une des îles du Frioul (la maison dite « des Pilotes » sur l’île de Ratonneau a été l’un des décors de Marie-Jo et ses deux amours). Solaire et populaire, le Marseille de Robert Guédiguian a tout pour plaire !

Photo en Une : © Florence Behar Aboudaram