Devant la programmation de la fondation Manuel Rivera-Ortiz pour les Rencontres internationales de la photographie d’Arles cette année, on a envie de citer Pascal (soyons honnêtes, on a toujours un peu envie de citer Pascal, mais disons que là, ça s’y prête), avançant qu’il y a deux excès également dangereux, « exclure la raison et n’admettre que la raison ». Et ce bon Blaise de battre en brèche l’opposition un peu trop simpliste entre croyance et rationalisme. C’est dans ces eaux troubles et fascinantes que nous emmène l’exposition « Sortilèges », qui fera cet été un tour du monde de la sorcellerie, thème universellement politique et résolument « tendance » ces dernières années. Des savoirs ancestraux afro-brésiliens (Ian Cheibub et son développement photographique dans des concoctions d’herbes sacrées), au travail de Maja Daniels sur la chasse aux sorcières suédoise de 1667, en passant par les oracles photographiques de Laura Lafon Cadilhac, la fondation met en évidence la capacité de la photographie à remettre en question nos représentations du monde, la photo n’étant jamais aussi poignante que lorsqu’elle se fait « alternative » et questionne nos préjugés. CBé

Photo 1 : © Tracing the possible, LAIF, Camilo, 34hours / Photo 2 : © Sein und werden, Être et devenir, Simon Gerliner

FONDATION MANUEL RIVERA-ORTIZ
18 rue de la Calade, Arles – www.mrofoundation.org

Photo en Une : © Gypsy Witches, Silvia Prio