La personnalité de la saison Jeff Carias
Notre ami Jeff, une personnalité ? Certainement. Animateur incontesté des soirées d’Euromed Management durant ses études, ce génie de la communication n’a de cesse de divertir un auditoire qui s’élargit sans cesse. Au-delà du boute-en-train de sa jeunesse, il y a l’agitateur d’idées, bloggeur de la première heure, acteur et réalisateur de publicités et de ses sketches filmés, scénariste et comédien de ses pièces de théâtres, showman de ses émissions de TV… et un humanitaire actif.
Interview de celui qui sera sur la scène de l’Espace Julien les 6, 7 et 8 novembre prochain pour interpréter avec Bruno Gallisa et Carlo Casaccia sa nouvelle comédie « Temps Mort », mise en scène par Rémy Dupont.
ToutMa : Lorsque tu as fait le choix d’entrer dans la grande secte de la com’, qu’avais-tu en tête ?
JC : J’avais les dents qui rayaient le parquet et je n’avais qu’un objectif : être le meilleur, dégommer tous les autres, grimper un à un les échelons de la gloire et finir tout en haut de l’Olympe, riche et couvert de trophées ! Et puis… bien avant d’atteindre le sommet, je me suis rendu compte qu’il y avait autre chose dans la vie et j’ai décidé de suivre ma passion pour la télévision et le théâtre. C’est la plus grande décision que j’ai eu à prendre dans ma vie : tout lâcher pour devenir artiste et je ne le regrette pas une seconde.
TM : Publicitaire, blogueur, animateur, comédien… comment passe-t-on de l’un à l’autre ? Y a-t’il un enchainement logique ?
JC : J’écoute mon cœur, c’est le meilleur des conseillers. Ce que je me fixe comme limite c’est d’être toujours crédible : quoi que je fasse, j’essaye de ne pas être ridicule et d’être « à la hauteur ». Que ce soit sur une scène de théâtre, derrière une caméra pour la réalisation d’un spot de pub, sur un plateau de télévision à faire le con déguisé en Superman, ou bien en interview face au Président d’Eurocopter, je me sens toujours « à ma place ».
TM : As-tu conservé toutes ces casquettes aujourd’hui ? Laquelle préfères-tu porter par-dessus tout ?
JC : Oui, je suis un cumulard ! Je ne suis pas un boulimique, ni un collectionneur dans l’âme, mais je crois qu’au final, toutes ces activités ont en commun une seule et même chose : ma passion de l’écriture. Après, je laisse cette passion s’exprimer de différentes manières, sur différents supports et ma créativité n’en est que renforcée. J’apporte à la pub ce que j’ai appris dans le journalisme, à la télévision ou au théâtre et vice versa. En faisant prendre l’air de la sorte à mon cerveau, j’évite la surchauffe et l’angoisse de la page blanche.
TM : L’humour domine toujours dans ton parcours créatif. Est-ce indéfectible de ta personnalité, de ton image ? À quelles fins l’utilises-tu ?
JC : Oui, j’aime l’humour et le décalage, mais il ne faut pas se tromper et j’essaye toujours d’être en phase avec mon sujet. Quand j’interviewe Samia Ghali ou Renaud Muselier, je ne suis pas dans la gaudriole. Dans l’impertinence, oui, dans le décalage parfois, mais jamais hors sujet. Idem quand on m’engage pour animer un événement, c’est toujours la première question que je pose à mes interlocuteurs : « Quel ton souhaitez-vous ? ».
On n’anime pas de la même façon les « Trophées de la Pub » et les « 20 ans d’Eurocopter » dont j’ai eu la charge et qui a réuni 82 000 personnes en 2012 ! Une fois le curseur fixé, à moi de voir si cela correspond à ma personnalité et mes compétences. Ma dernière pièce, « Temps mort », n’est pas « qu’une » comédie et j’espère qu’elle interpellera aussi les spectateurs en profondeur par les thèmes qu’elle aborde et qui me touchent de près.
TM : Comment un as du marketing, un serial-killer de l’argument de vente verse-t-il un jour dans l’action humanitaire ? Est-ce une forme de rédemption ?
JC : Oui, le mot « rédemption » est assez bien choisi. Je ne souhaite pas trop m’étaler sur le sujet, mais disons que je crois que tous ceux qui consacrent du temps, de l’énergie ou de l’argent à une action humanitaire le font aussi pour eux, afin de se donner bonne conscience ou pour se pardonner certaines choses. J’avais beaucoup de choses à me faire pardonner.
TM : À 45 ans, on est un peu à l’âge du premier bilan. Quelles sont les grandes satisfactions de ta carrière aujourd’hui ?
JC : C’est exactement le sujet de la pièce « Temps mort » qui se nomme ainsi, car la quarantaine chez un homme est généralement un moment où on se pose pour opérer un bilan. Est-on arrivé à 45 ans, à ce que l’on rêvait d’être quand on en avait 20 ? Pendant ce « temps mort », on regarde ce qui a marché, ce qui a moins bien fonctionné et on essaye de corriger ce qui peut l’être pour faire en sorte que la deuxième mi-temps soit plus réussie que la première. Je crois avoir appris de mes erreurs et je suis très heureux et fier d’exercer un métier dont je rêvais quand j’étais un petit garçon. C’est déjà pas mal, non ?
Retrouvez Jeff Carias tous les vendredis à 20h15 dans l’émission « Ils font le Sud » sur LCM et sur www.lcm.fr
Les 6, 7 et 8 novembre 2013 à l’Espace Julien
Photos _Cyril Chauvin