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Corsu Mezu Mezu, l’île de Beauté en musique !

Aujourd’hui sort l’album Corsu Mezu Mezu dans lequel les plus belles voix insulaires rencontrent les grands noms de la chanson française contemporaine. Et le 23 mai 2026, c’est toute la Corse qui débarque à Marseille avec un concert exceptionnel à l’Orange Vélodrome ! Rencontre avec Patrick Fiori et Christophe Mondoloni au stade Vel’. AO

ToutMa : Après le très grand succès des albums Corsu Mezu Mezu 1 et 2 pourquoi avoir eu envie d’un 3e opus ?
Patrick Fiori : Je ne suis pas seul. Quand on me voit il faut imaginer qu’il y a 130 artistes autour de moi ! Je me sens missionné. Je suis le porteur du projet mais sans les autres, je ne suis rien dans cette histoire. C’est très puissant, c’est vraiment une affaire de cœur entre de nombreux artistes et le public. Il y a plus de 4 millions de personnes qui viennent en Corse chaque année pour nous visiter, alors bien sûr, c’est bien de repartir avec un peu de sable, des coquillages ou des produits locaux comestibles, mais ramener de la musique, c’est le prolongement de ce que l’on a vu et vécu dans un pays… Dans ce nouvel album nous avons de nouveaux groupes de musiciens corses extraordinaires qui se mélangent à des grandes voix françaises comme Francis Cabrel, Patrick Bruel ou Véronique Sanson et le résultat est tout simplement magique !
Christophe Mondoloni : Comme vous l’avez précisé, les 2 précédents albums ont été de très gros succès, alors jamais 2 sans 3 ! On s’est dit que ce serait dommage de ne pas poursuivre cette belle aventure… Ce qu’il y a de beau avec ce projet c’est qu’on y retrouve l’hospitalité de notre île. On met toujours une assiette en plus à table chez nous pour accueillir quelqu’un. Et cet album c’est une invitation, au-delà du voyage, à découvrir notre langue, notre terre et notre culture. C’est une vraie bataille de tous les jours de garder une langue régionale minoritaire, nous avons lutté pour cela et nous continuons à lutter, grâce à la musique et à des événements comme ce nouvel album. Car inviter Cabrel à chanter en corse « Petite Marie » ou Bruel « Alors regarde », c’est ça qui est intéressant sur ce 3e opus !

TM : Pourquoi à votre avis les chants corses nous touchent autant ? Bien au-delà du folklore local, cela touche en nous quelque chose d’humain et d’universel que l’on peut retrouver dans d’autres musiques traditionnelles, je pense au maloya à La Réunion ou aux chants basques entre autres…
CM : J’ai eu la chance ces deux dernières années de partager la scène et de faire des résidences d’artistes, d’être un peu dans la veine de ce que propose Mezu Mezu et notamment à Saint-Paul de La Réunion avec Danyel Waro. C’est un homme qui se met à nu quand il chante et pour les chants corses c’est pareil, on chante nos tripes, notre ADN, c’est cela qui est touchant je pense. La vie des Corses est rythmée par le chant : on est baptisés à l’église avec du chant en latin, les églises sont des centres de formation des chanteurs, on est mariés avec des chants en latin et on est même ramenés vers notre dernière demeure avec des chants en latin…
PF : Et cette nouvelle aventure va être plus émouvante que jamais. Ce mélange entre la chanson française et la chanson corse cela donne quelque chose de merveilleux, c’est une grande histoire d’amour en fait. Tous les artistes du continent m’ont fait confiance depuis le début et cette année nous fêtons les 10 ans de Mezu Mezu… Nous avons reçu énormément d’amour de la part d’artistes continentaux comme Julien Clerc, Jean-Louis Aubert, Zaz… on ne peut pas citer tout le monde mais nous sommes allés chez eux enregistrer : que de beaux moments de partage et d’échange ! En participant ils voulaient tous remercier la Corse, ce que cette île leur a apporté dans leur vie. Alors tout ce que nous avons reçu avec eux, nous le redonnons maintenant. Vous allez voir l’émotion que nous allons vivre, vous n’êtes pas prêts !

TM : Le spectacle du Corsu Mezu Mezu aura lieu ici même au Stade Vélodrome, à Marseille, le 23 mai 2026. Est-ce que ce lieu a un sens particulier pour vous ?
PF : Je suis né à Marseille même si j’ai beaucoup vécu en Corse, et notamment à Ajaccio, je me sens toujours un peu Marseillais ! Et puis c’est un lieu culte, un peu symbolique… J’espérais le Vélodrome et je l’ai reçu comme un cadeau du ciel mais j’ai attendu 2026 pour que Florent Pagny soit avec nous, et il sera là. Ce sera le plus gros spectacle d’Europe et je pèse mes mots… je sais de quoi je parle car je suis en train de le monter. Mais je souhaite que le projet perdure, que ça devienne une marque et que les artistes insulaires puissent avoir ce lien, garder ce cordon-là avec Marseille, le continent et le monde entier !
CM : C’est parfait pour la fraternité que l’on veut véhiculer… Le stade Vélodrome va être la plus grande place du village d’Europe. Ici, sur la pelouse, on va retrouver des gens qui ne sont pas Corses mais qui veulent une seule chose : faire corps avec une région qui n’est pas à rejeter ou à stigmatiser mais qui est à envier, grâce aussi à une musique qui est prête à voyager parce qu’elle a le cœur ouvert !

corsumezumezu.com