Lorsqu’on lui demande ce qu’elle fait dans la vie, et qu’elle répond “indigotière”, Laëtitia Costechareyre pique immédiatement la curiosité de son interlocuteur. Indigotier : celui qui teint le tissu avec des pigments indigo… Mais quand Laëtitia nous raconte son métier, cela prend une toute autre dimension.

“Comme la fabrication du pain ou du vin, la teinture indigo répond à une technique ritualisée qui demande du temps, à l’image de la cérémonie du thé au Japon, véritable philosophie de vie d’une culture qui me fascine.”

Laëtitia estime que tout son parcours de vie, depuis son enfance auprès de parents restaurateurs, en passant par les brocantes où elle aime chiner des dentelles et des vieilles robes, l’a menée naturellement, à l’aube de la quarantaine, à se réaliser dans cet art.

“C’est l’âge auquel on sait enfin ce qu’on veut faire. Partant de mon amour pour la matière, je redonne vie à des tissus que j’aime, je laisse ma créativité s’exprimer, et aujourd’hui, c’est tout mon univers que je partage. Le monde végétal, la matière vivante, la sensualité, les éléments…

Quant à la couleur bleue, c’était une évidence : la palette infinie de la Méditerranée, des peintres comme Matisse… c’est la couleur la plus portée au monde et ce, depuis plusieurs millénaires, c’est aussi la plus aimée. En chromothérapie, on utilise le bleu pour apaiser.

Le processus quant à lui fait appel à la chimie, à la patience, il laisse le vivant s’exprimer… une fois les ingrédients réunis dans ma cuve, je dois écouter mon instinct. C’est ce que j’aime avec le pigment : il me reconnecte à la nature.”

Laëtitia ajoute à cela les notions de recyclage, l’esprit “slow life”, le Made in France, l’artisanat ancestral et l’utilisation de composants bio pour nous offrir un univers éthique à souhait. Elle travaille pour des créateurs, décline sa propre collection et propose des workshops chez Sessun Alma à Marseille. 

Texte_ Mélanie Polata

www.atelier-simone.com 

@ateliersimone_indigo

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