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Anthony Emmanuel Béchu, l’Hôtel-Dieu pour héritage…

Architectes de pères en fils, lui-même diplômé du Centre d’Études supérieures d’Histoire et de Conservation des Monuments anciens, Anthony Béchu était prédestiné à redessiner l’Hôtel-Dieu. Sa mission temporelle ? Redonner vie à ce magnifique vaisseau abandonné par l’Histoire afin d’accueillir aujourd’hui businessmen ou touristes aisés pour une Marseille carrefour de la Méditerranée. Rencontre avec Anthony Béchu, dont le nom restera gravé dans la pierre…

ToutMa : En quoi la rénovation de l’Hôtel-Dieu est-elle un projet urbain ?

Anthony Béchu : Par l’ouverture du quartier du Panier au Vieux-Port, en recréant la rue de la Roquette et en retournant les bâtiments de logements de la rue des Belles Écuelles, le long de la rue de la Roquette rétablie.

TM : L’Hôtel-Dieu en quelques dates ?
AB : 1753 : construction de l’Hôtel-Dieu par Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne. 1860 : achèvement et adaptation du projet de Mansart par l’architecte Félix Blanchet… Et 2013 : transformation de l’Hôtel Dieu en un Hôtel Intercontinental 5 étoiles par l’agence Béchu.

TM : Quelles sont les techniques architecturales utilisées pour redonner vie à 10 siècles d’histoire ?
AB : Tout d’abord un travail préparatoire conséquent (2 ans de recherches iconographiques et historiques en archives, des sondages et des fouilles archéologiques). Puis un protocole d’intervention sur le monument très rigoureux : depuis le diagnostic des matériaux jusqu’au choix des entreprises qualifiées en passant par les mesures de protections conservatoires (étaiement, frettage, blindage).

TM : On parle d’une synergie entre la ville, la Direction des Affaires Culturelles, Axa, Altarea-Cogedim, et vous ?
AB : Le monument étant inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Une collaboration étroite avec les services culturels de l’état (SDAP, DRAC et l’Architecte des Bâtiments de France Gilles Bouillon) a permis la validation de tout le process de restauration (de la préparation à l’exécution) et le suivi constant de l’exécution a permis la résolution rapide des problèmes en trouvant une solution par la concertation.

TM : Quels sont les atouts majeurs de cet hôtel 5 étoiles ?
AB : Cet hôtel est un belvédère sur le Vieux-Port, posé sur des vestiges grecs et romains au cœur de la ville, sur les flancs de la colline qui domine le Vieux-Port. C’est un hôtel historique auquel Intercontinental a apporté la modernité nécessaire afin qu’il rayonne sur la ville comme une lanterne qui fait feu de ses lumières.

TM : Avez-vous donné des conseils au décorateur Jean-Philippe Nuel ?
AB : Je n’ai pas donné de conseil, mais un objectif : mettre en valeur l’architecture de l’Hôtel-Dieu et puiser son inspiration dans la ville de Marseille.

TM : Des logements font également partie du programme, pourquoi ?
AB : C’est une manière de raccorder le quartier du Panier au quartier du Vieux-Port. Le programme de logements locatifs faisait partie du programme de l’investisseur Axa.

TM : Une seule chambre à nous conseiller ?
AB : Une suite dans les deux pavillons d’aile.

TM : À qui s’adresse ce type d’hôtellerie ?
AB : À une clientèle d’affaires et à la clientèle internationale d’Intercontinental. L’Hôtel-Dieu est au service des séminaires que la ville de Marseille va attirer avec ses nouveaux équipements culturels et les efforts accomplis ces dix dernières années pour faire renaître l’activité économique de la ville.

TM : La ville a-t-elle été source d’inspiration pour vous ? Si oui pour quelles raisons ?
AB : L’Hôtel-Dieu est une icône de la ville depuis le XVIIIe siècle. Il était important de respecter le monument et à tout instant de mettre son architecture en valeur.

TM : Si vous deviez définir la ville en trois mots ?
AB : Histoire et modernité – Ville et port – Soleil et accueil.