Vanessa BRUNO : Le Sud, c’est mon refuge depuis des années…
La créatrice française d’origine danoise maîtrise l’élégance intemporelle depuis vingt-six ans. Son vestiaire ne cesse d’inspirer les modeuses les plus averties. Confort, modernisme et liberté sont les maîtres mots des iconiques de Vanessa Bruno. Ce que l’on ignore, c’est son profond attachement au Sud de la France. Son père a grandi à Nîmes, tandis que sa mère possède une maison à Avignon. Vanessa, quant à elle, se ressource régulièrement en Camargue…
ToutMa : Vous avez lancé votre marque lorsque vous aviez 25 ans. Quel a été l’élément déclencheur ?
Vanessa Bruno : J’ai été très inspirée par mes parents. J’ai grandi dans le monde de la mode, avec mon père entrepreneur dans le prêt-à-porter et ma mère modèle maison chez Nina Ricci. Lors de mes voyages, au Canada et aux États-Unis, je chinais énormément, ce qui a nourri mes inspirations, et c’est ce qui m’a donné envie de créer moi-même des pièces que je ne pouvais trouver ailleurs. À la fin des années 1990, quand j’ai commencé ma marque, j’ai eu envie de créer une mode qui me ressemblait, et qui pouvait résonner avec d’autres femmes qui se retrouveraient dans mes vêtements, romantiques et élégants, décontractés et faciles. Tout a commencé avec le cabas en toile à paillettes, qui encore aujourd’hui incarne ma philosophie, celle d’une simplicité sophistiquée, d’un luxe abordable où la qualité prime.
TM : Vos accessoires indispensables ?
VB : Des bijoux raffinés et élégants, des sacs pour ajouter une touche personnelle. Mes accessoires sont polyvalents et peuvent être portés en toute occasion, pour aller au travail et jusqu’au soir.
TM : Racontez-nous votre lien avec le Sud… Vous passiez vos étés à Nîmes avec votre papa ?
VB : J’ai été élevée dans l’esprit chaleureux de la région par mon père, italien d’origine mais qui a grandi à Nîmes. Lors de mes vacances à Nîmes, j’ai vécu d’incroyables ferias, dont le côté vibrant m’inspire encore aujourd’hui. C’est mon refuge depuis des années, c’est là que je me sens inspirée, protégée, envoûtée. J’aime beaucoup l’expression provençale « Aqui siam ben » (ici on se sent bien), qui retranscrit bien l’art de vivre de la région.
TM : Avez-vous gardé un pied-à-terre en Provence ?
VB : Chaque été, je pose mes valises dans une maison que je loue en Camargue. Ma mère réside dans un petit village près d’Avignon et, dès que j’ai un moment pour moi, je cours prendre le train pour lui rendre visite.
TM : Expliquez-nous la genèse de votre collab’ avec la marque Souleiado !
VB : Cette collaboration a véritablement pris naissance dans ce rêve de jeunesse, nourri par les enfances provençales de mon père et moi, en Camargue. Pour moi, concevoir une collection inspirée de la Provence impliquait forcément un détour par l’univers de Souleiado, dont l’héritage et le savoir-faire imprègnent la région. En visitant le musée, j’ai eu l’impression d’entrer dans une caverne d’Ali Baba, entourée de nappes, de boutis et de chemises aux imprimés provençaux, des vêtements que je portais lorsque j’étais enfant. J’ai puisé une grande inspiration dans cet univers et ce savoir-faire exceptionnel qui est propre à la marque.
TM : Vos marques locales fétiches ?
VB : Lulli-sur-la-toile, avec qui je collabore depuis des années. D’autant que j’entretiens une relation étroite avec ses équipes. Quand je visite la Provence, ce que je préfère, ce sont les petites boutiques avec des objets et vêtements sélectionnés personnellement par des femmes de goût, comme la boutique de Jeanne Bayol à Saint-Rémy-de-Provence, ainsi que celle de Coppelia à Avignon, qui savent très bien représenter l’univers de ma marque. Et bien sûr, les marchés locaux où l’on peut dénicher des souvenirs d’antan et autres trésors provençaux. Vous pouvez retrouver mes adresses favorites dans mon carnet de voyage, disponible sur le journal de mon site.
TM : Parlez-nous de la femme de la collection automne/hiver ! Qui est-elle ?
VB : Pour cette collection, j’ai voulu répondre aux besoins d’une femme urbaine et active qui tente de prolonger l’esprit de ses vacances une fois de retour en ville. C’est une femme qui ne craint pas de jouer des contrastes, dans les coupes et les couleurs. Le bleu est la couleur de la saison, travaillée dans des voiles de cotons légers et des imprimés tie and dye.
TM : La pièce immanquable de la rentrée ?
VB : Mes essentiels qui ne me quittent jamais : un cabas indémodable, une chemise masculine et un jean. Cette saison, c’est le cabas Daily qui m’accompagne partout, la chemise Dim que je porte avec ma nouvelle coupe de jean baggy ultra-oversized, Dom.
