Roxane Mesquida dans « Que ma volonté soit faite » en salle le 3 décembre
La réalisatrice franco-polonaise Julia Kowalski revient en force avec son deuxième long métrage, Que ma volonté soit faite, un film métaphorique et dérangeant qui mêle drame rural, fantastique et horreur. Présenté à la Quinzaine des Cinéastes du Festival de Cannes en 2025, ce projet confirme son audace cinématographique et son regard singulier sur les tabous de la société.
Nawojka (interprétée par Maria Wróbel) vit dans une ferme isolée avec son père et ses frères. Depuis la mort de sa mère, un sombre secret la ronge : un pouvoir monstrueux, dont elle croit avoir hérité, se manifeste chaque fois qu’elle ressent du désir. Le retour au village de Sandra (la marseillaise Roxane Mesquida), une femme libre, provocante et sans tabou, va bouleverser l’équilibre fragile de son univers. Sandra fascine Nawojka, et l’attirance naissante entre les deux femmes déclenche des forces qui dépassent tout entendement.
Avec Que ma volonté soit faite, Kowalski creuse des thématiques puissantes : l’héritage familial, la féminité refoulée, la peur de l’autre, et la difficulté à s’affirmer dans un milieu conservateur. Le film explore aussi le désir comme une force à la fois libératrice et dangereuse. À travers la figure de Sandra, libre et sans concession, Kowalski interroge la peur qu’inspire toute femme qui incarne l’émancipation.
Sur le plan visuel, l’œuvre offre une esthétique baroque et fiévreuse : tournage granuleux, parfois crasseux, scènes de visions, de possession, montée crescendo de violence et de mysticisme.
Dans le rôle de Sandra, Roxane Mesquida incarne une femme énigmatique, dotée d’une force magnétique. Sa présence trouble le village, elle devient à la fois objet de désir et cible de jugements. Cette performance à la fois puissante et troublante porte un message fort : la liberté féminine fait peur.
Le film a remporté le Méliès d’Argent au festival MOTELX (Lisbonne), qui a salué là son originalité et son approche féministe du cinéma d’horreur. La manière dont la réalisatrice mêle réalisme paysan, halo mystique et violence surnaturelle donne au film son caractère
vraiment singulier, à la fois intime et universel. PHA
