Olympe ZOGRAPHOS, « Le métier d’architecte n’a pas de limite ! »
Olympe Zographos a le soleil dans la peau. Et c’est elle, la nouvelle architecte d’intérieur phocéenne à suivre de très près ! Après avoir pensé et réalisé les Grandes Halles du Vieux-Port, les boutiques Lulli de Marseille à Saint-Tropez, ou encore l’hôtel Misíncu***** au Cap Corse, l’enfant du pays complète son activité par la création de sa marque de mobilier design. Pour ToutMa, elle se livre avec fraîcheur sur ses projets d’avenir et nous confie ses rêves d’infini.
Photo de gauche : Boutique Lulli x Golden Goose ©Nicolas Gaillard; Photo de droite : Boutique Lulli Saint Tropez ©Lisa Ricciotti
ToutMa : D’où viens-tu ? Parle-nous de ton parcours…
Olympe Zographos : Je suis marseillaise ! J’ai d’abord été formée en psychologie sociale avant de partir vivre à Montréal. Là-bas, j’ai suivi un cursus qui me correspondait davantage, à l’école de design de l’UQAM. Au bout de quatre ans, Marseille et sa luminosité folle me manquaient trop ! Le Canada est exceptionnel, très inspirant et dynamique pour travailler, mais le mode de vie du Sud n’a pas d’égal. En rentrant, la première chose que j’ai faite, ça a été de me balader à Cassis pour renouer avec ses paysages. De retour dans ma ville natale, j’ai rencontré Christophe Barbarit, un architecte avec qui j’ai travaillé le design d’espace. Nous collaborions avec des promoteurs et des marchands de biens. C’est très différent de ce que je pratique dans mon agence ! Mais ça m’a appris la rigueur et la discipline. Qualités essentielles pour savoir changer d’échelle. Aujourd’hui, je peux passer d’un chantier de petite taille à une conception d’hôtel de grande envergure. Quand un projet est cadré, on peut plus facilement laisser place à la folie !
TM : Quelles sont tes inspirations ?
O.Z : En général, je choisis mes matières en fonction de la logique géographique du lieu, tout en laissant place à l’aspect « affectif ». Par exemple, pour la boutique Lulli (33, rue Davso), nous avons fait un clin d’œil aux toitures en tuiles, chères aux Marseillais. On retrouve donc de la terre cuite, très présente chez nous. Mon but est de créer un univers poétique et original. J’ai la chance de faire un métier qui met en lumière des personnes ou des marques. Être à l’écoute de leur identité est ma priorité numéro une. Après avoir défini leurs besoins, j’essaie d’insuffler de la chaleur dans mes projets. Je mets un point d’honneur à ce que l’atmosphère du lieu soit agréable. À partir de là, l’inspiration n’a jamais de fin !
TM : Tu vas bientôt lancer ta propre collection de mobilier. À quoi ta marque va-t-elle ressembler ?
O.Z : Le projet devrait naître avant l’été. Il me tient énormément à cœur. On est en plein dedans ! Jusqu’à maintenant, j’ai toujours été à l’écoute des autres. Mon activité d’architecte me permettait de dessiner quelques pièces, uniquement pour des boutiques ou des hôtels. Aujourd’hui, j’ai le champ libre. Place aux petits objets, au gros mobilier, et à beaucoup de collaborations avec des artisans déjà bien ancrés dans le paysage marseillais ! Mon leitmotiv ? « No limit ! » Je fais du mystère, mais promis, vous serez les premiers au courant…
TM : Pourquoi fait-on appel à toi pour ces chantiers de grande envergure (Frojo, Les Grandes Halles du Vieux- Port, Misíncu…) ?
O.Z : Cela a sûrement à voir avec ma première formation de psychologue ! Je suis très attentive. En particulier lorsque mes clients ne parviennent pas à exprimer leurs besoins, je fais en sorte de les traduire au mieux. Sinon, je ne cherche pas à me démarquer. Vouloir faire différemment entrave notre liberté. Je ne ressens pas le besoin de « prouver » quoi que ce soit. Pour qu’un projet fonctionne, il suffit de comprendre l’outil et l’espace. La créativité fait le reste. Et puis, je m’inspire des artistes et de la mode, sans jamais suivre les tendances du moment. Je privilégie la chaleur, l’émotion et la folie !
Photo : Hôtel Misíncu ©Félicia Sisco
TM : Quel projet créatif te fait rêver ? Lequel aurais-tu adoré coordonner ?
O.Z : Sans hésitation, l’hôtel Azulik à Tulum. C’est un lieu de vie aussi beau qu’inspirant. J’ai été émerveillée par l’utilisation et le façonnage des matériaux choisis. Eduardo Neira, l’architecte, arrive à retranscrire l’identité locale mexicaine, tout en sortant des sentiers battus et en évitant les clichés auxquels on aurait pu s’attendre. C’est un luxe comme je les aime : authentique, et avec du sens. J’admire la recherche d’excellence.
Photos : Hôtel Azulik
OLYMPE ZOGRAPHOS
www.olympe-architecture.com
06 13 60 24 46
© Photo en Une : Lisa Ricciotti