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Marion Mezadorian, l’humour bienveillant

On sent l’empreinte du Sud à tout propos. L’amour familial, l’amour des gens tout court. Mais aussi le sens de l’observation, le mimétisme, le génie de l’interprétation. Et l’humour à fleur de peau. Marion Mezadorian intègre aujourd’hui la nouvelle garde des humoristes hexagonaux les plus talentueux aux côtés de Nora Hamzawi, Roman Frayssinet, Panayotis Pascot et quelques autres, avec ce spectacle intimiste, voire minimaliste, et surtout irrésistible.

Déjà quatre ans que la jeune Aixoise est à Paris. Elle brûle actuellement les planches du Point-Virgule avec ses « pépites », anecdotes truculentes sur la vie amassées ça et là, au hasard des rencontres, mais aussi sur les manies des siens, qu’elle affectionne particulièrement. Il faut dire que lorsqu’on grandit dans une famille italo-arménienne, on ne manque pas de caractère à la sortie ! Marion joue ses personnages comme des moments de cinéma et on les vit comme tels. On rit beaucoup. On est parfois ému. Ce sont des pépites. 

Avant de faire le choix d’être seule en scène, de choisir la carte de l’humour, Marion s’est définie très tôt comme comédienne. Enfant, elle était la copine super sympa qui aimait créer le lien dans sa classe en faisant rire, toujours à protéger le roux, le crépu, celui qui avait zéro en maths. Une vraie prédisposition à la bienveillance. Adolescente, elle a intégré une école de théâtre du village de Saint-Cannat et s’est mise à jouer du Molière dans les rues. 

Comme beaucoup, elle est « montée » à Paris à 18 ans, s’est frottée au cours Florent. Puis l’envie d’écrire l’a rattrapée. Elle a alors réalisé qu’elle avait déjà en elle tous les fondements de ce spectacle qui fait son succès d’aujourd’hui.

Instinctivement, elle ne cloisonne pas ses activités. Le stand-up est pour elle une comédie comme une autre. Elle rêve évidemment de cinéma car elle se sait actrice. Elle est d’ailleurs à l’affiche du film choral Une belle équipe, avec Kad Merad, Céline Sallette, Guillaume Gouix, Alban Ivanov, Sabrina Ouazani, pour ne pas les citer tous. C’est un début.

Fan de Josiane Balasko, qui lui a donné envie de faire ce métier, Marion affiche la même énergie avec un caractère aussi rieur et déterminé. On la sent très humaine et terrienne. Elle commence maintenant à courir les castings de cinéma. Son rêve, incarner un Jacques Villeret au féminin, un acteur rare à ses yeux, qu’elle a imaginé comme un personnage plus hypersensible que comique, une perfection du genre « clown triste ».

On l’attend donc impatiemment, avec le même talent dans le registre cinéma, sans oublier quand même d’aller l’applaudir sur scène.

Pépites jusqu’au 2 mai 2020
Le Point-Virgule
7 rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, Paris 4e
Tous les jeudis, vendredis, samedis à 19 h
sur facebook @marionmezadorianofficiel
sur instagram @marion.mezadorian

Photos © Piergab