Manifesta 13… encore un projet protéiforme qu’on a du mal à cerner. Bon, essayons tout de même d’en dessiner les contours : c’est une biennale d’art contemporain européenne et itinérante d’origine néerlandaise. Tous les deux ans donc, une ville est choisie pour recevoir cette manifestation qui met en branle tous les acteurs culturels locaux, dans un souci d’échange et d’expérimentation artistique de portée internationale. Cette année, l’épicentre du séisme est à Marseille, alors autant vous dire que quand bien même vous auriez échappé à la première secousse, vous ne pourrez éviter les répliques, ça ondoie de partout.  

Ça ondoie et ça foisonne même, à l’image de l’exposition de graffitis présentée par le musée Regards de Provence. Au-delà de la beauté des œuvres exposées, réalisées entre Marseille et Berlin, deux hauts lieux du graffiti européen, l’intérêt de l’exposition réside dans son caractère sociologique. On n’interroge pas seulement les œuvres, on s’intéresse aussi aux pratiques artistiques et aux phénomènes qui y sont associés : illégalité, territorialité, création d’un langage secret, désobéissance, jeu, etc. 

Pour l’occasion, le musée a même commandé une œuvre à Hams et Eliote, invités à graffer un conteneur de bateaux exposé à l’extérieur du musée, comme un clin d’œil à l’histoire maritime de Marseille, mais aussi aux collaborations internationales qui sont la marque du street art. À voir absolument ! _CBé