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L’évènement à ne pas manquer ! Le Corbusier au J1

C’est véritablement l’exposition phare qui clôture l’année de Marseille Capitale Européenne de la Culture. C’est au J1, face à la mer, Le Corbusier aurait apprécié. C’est jusqu’au 22 décembre. Pour vous donner envie d’aller voir ce bel évènement de portée internationale, nous avons voulu en savoir plus auprès de son commissaire et scénographe, l’architecte urbaniste Jacques SBRIGLIO. Une chance exceptionnelle est donnée aux Marseillais de mieux connaitre et aimer l’œuvre de cet homme hors du commun qu’était Le Corbusier, injustement traité de « Fada » ici par quelques moqueurs qui n’ont jamais vu que de loin la Cité radieuse du boulevard Michelet.
 

TM :Le Corbusier, toujours d’actualité ?

JS : Le Corbusier est l’un des trois grands architectes du 20e siècle avec Frank Lloyd Wright et Mies Van Der Rohe. Il appartient aujourd’hui à l’histoire de l’architecture. Il a tellement pratiqué de disciplines différentes autour de l’architecture qu’il reste un modèle, en tout cas une référence, pour beaucoup d’architectes.

 

TM : Le « brutalisme », cela veut dire quoi exactement ?

JS : C’est comme le surréalisme, le cubisme, une catégorie de l’histoire de l’architecture. C’est un historien anglais qui, au lendemain de la seconde guerre mondiale, a repéré qu’il y avait un certain nombre de travaux d’architectes en Europe qui utilisaient des plans très clairs, très rationnels, des matériaux bruts : du béton, de la brique, ou du bois. Le Corbusier ne s’est jamais revendiqué « brutaliste » ; chez lui, tout cela est plus philosophique. Il a défini l’architecture moderne en mariant la technologie la plus avancée et la tradition, le primitif. Ainsi on pourrait dire que le brutalisme est un cocktail de la modernité et de la tradition.

 

TM : L’immeuble du Corbusier à Marseille, cela a toujours du sens ?

JS : Avec sa vision d’une architecture verticale, il a essayé de reconstruire et de densifier les centres-villes. Avec son unité d’habitation de Marseille, Le Corbusier avait montré la voie : il faut trouver de nouvelles structures de logements, qui soient à mi-chemin entre le collectif et la maison individuelle ; le tout accompagné de tous les équipements nécessaires. Il faut repenser cette notion « d’immeubles villas » et particulièrement aujourd’hui où l’on s’aperçoit que l’étalement des villes est une véritable catastrophe.

 

TM : Comment vous êtes-vous retrouvé à devenir commissaire d’exposition et scénographe de cet événement à Marseille ? Et quelles étaient vos intentions scénographiques pour cette exposition ?

JS : Je suis un urbaniste et un architecte, j’ai habité l’unité d’habitation de Le Corbusier à Marseille, j’ai écrit la monographie sur cette même unité d’habitation et je suis devenu administrateur de la Fondation Le Corbusier à Paris. On m’a également confié des expositions à Taïwan, Naples et au Brésil sur le sujet. Mais je ne pensais pas en faire une ici ! Quant à la scénographie, le J1 donnant sur la mer s’est imposé évident, car Le Corbusier avait un profond amour de la Méditerranée. Je voulais un parcours lumineux pour servir ce travail et promouvoir un regard ouvert sur l’architecture moderne. Si cette exposition réconcilie les gens avec Le Corbusier et l’architecture moderne, je serais très heureux.

 

TM : Une grande exposition Le Corbusier à Marseille, c’est une grande chance, non ?

JS : J’en suis très fier ! Je crois énormément à cette ville. Ma plus grande joie, c’est de voir que cela marche bien. Cette ville a un potentiel énorme, il faut la faire aimer et Marseille-Provence 2013 contribue à sa manière à briser le tabou qui pèse sur notre ville.

 

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