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Le Petit blond de la Casbah d’Alexandre Arcady, Le retour d’un grand nom du cinéma français

Alexandre Arcady revient sur grand écran pour ce qui s’annonce être son ultime film. Et c’est un élément qui n’est pas à négliger car cette nouvelle création partage de très nombreux points communs avec le premier long-métrage du réalisateur Le (fameux) coup du Sirocco ! La boucle est donc bouclée, mais il demeure une différence majeure entre les deux films : cette fois-ci, le scénario est totalement autobiographique. Et que cela soit fait exprès ou non, c’est une très belle conclusion à la carrière d’Alexandre Arcady d’une manière générale.

Le film est globalement très touchant, montrant le point de vue d’un enfant issu d’une famille juive et pauvre de la célèbre Casbah d’Alger, laquelle vit en parfaite harmonie avec tous ses voisins issus du pourtour méditerranéen. L’enfant découvre avec passion le cinéma en même temps que la dureté de la vie, la guerre d’Algérie venant mettre à mal l’amour et la solidarité qui existaient jusque-là entre les communautés algéroises. Cette chaleureuse fresque historique et familiale fait surgir la nostalgie de toute une époque, apparaissant sur les écrans, sans l’avoir prévu, au cœur d’une actualité complexe.

Dans ce film, Arcady utilise également un principe de récit enchâssé, le héros revenant, une fois adulte, dans sa ville natale. Redécouvrant Alger, il fait le constat de la perte de son cosmopolitisme d’antan, avec notamment, la mise à l’abandon volontaire des sites chrétiens ou juifs historiques de la cité… 

Des scènes intéressantes, qui plombent cependant un peu le récit du fait de leur caractère sentimentaliste et auto-contemplatif.

En revanche, la narration dans les scènes relatant le passé est absolument parfaite, tant du point de vue des interprétations sincères des comédiens, enfants comme adultes !  Jean Benguigui en vieille grand-mère arabo-juive est une des meilleures choses que pouvait nous offrir le cinéma français. Les scènes d’humour et de bonne humeur sont un parfait contraste avec l’accélération des attentats du FLN dans la cité blanche. La mise en scène est élégante, et la magnifique ville ensoleillée d’Alger superbement filmée. 

AU CINÉMA LE 15 NOVEMBRE
Réalisation et scénario : Alexandre Arcady
Musique : Armand Amar
Avec : Léo Campion, Marie Gillain, Christian Berkel, Pascal Elbé, Michel Boujenah, Jean Benguigui