La danse prend ses quartiers au FRAC jusqu’au 24 mars avec l’exposition vidéo « Boris Charmatz, Danses Gâchées dans l’Herbe ». 

Boris Charmatz, danseur et chorégraphe, sait amener sa discipline en dehors des scènes qui lui sont habituellement consacrées. Depuis le 9 décembre, il investit les salles du FRAC Sud avec l’exposition « Danses Gâchées dans l’Herbe », créée sous le commissariat de Muriel Enjalran. Là, dans l’espace dédié à l’exposition, l’immersion dans le mouvement des corps et dans l’univers visuel de Charmatz est totale. Les six vidéos présentées, dont trois inédites, sont des performances qui se vivent comme des œuvres à part entière. Tableaux en mouvement ou spectacles figés sur le mur, on ne saurait trancher, reste que l’expérience absorbe le visiteur, nécessairement happé dans la danse. 

Jouant de la porosité des frontières entre arts plastiques et arts vivants, Boris Charmatz présente un travail hybride qui se vit bien plus qu’il ne se regarde ; en cela, il a trouvé peut-être un juste-milieu qui lui est propre avec un art à la fois plastique et résolument vivant. Si elle est contemporaine, sa danse n’est pas pour autant conceptuelle au sens dévoyé et péjoratif du terme : la surprise est au rendez-vous grâce à l’atmosphère personnelle et poétique des chorégraphies, et grâce à l’expérience immersive créée par le dispositif vidéo. Connaisseurs et néophytes sauront trouver une résonance dans les pas des danseurs (Boris Charmatz a collaboré avec Aldo Lee et César Vayssié) et sortiront, sans aucun doute, avec un nouveau regard sur la discipline. 

Visible depuis le 9 décembre, « Danses Gâchées dans l’Herbe » est un ovni muséal pas si muséal que ça, à vivre dans les salles du FRAC jusqu’au 24 mars prochain. MD

Photo en une © Boris Charmatz
Photos 1 et 2 : Extraites du film Danse gâchée dans l’herbe, 2023 © Boris Charmatz et César Vayssié
Photo 3 : plateau du film Les Disparates, 1999 © Fred Kihn
FRAC Sud 20 Boulevard de Dunkerque, Marseille 2^e 
Du 9 décembre 2023 au 24 mars 2024