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Exposition Malwina Konopacka à la Cité Radieuse jusqu’au 29 septembre

La Galerie Kolektiv 318 accueille cet été l’exposition-vente des œuvres de la ravissante et talentueuse artiste polonaise Malwina Konopacka. Illustratrice, graphiste et designer, diplômée des Beaux-Arts de Varsovie, elle présente une série exceptionnelle de céramiques en édition limitée, peintes à la main, conçues spécialement pour l’exposition à partir de la forme du vase qu’elle a inventé.

Véritable signature, cet objet tridimensionnel au design original, est nommé OKO (« l’œil »en polonais) parce qu’il s’inspire de la forme concave de l’œil. Cette collection intitulée « La Cité » évoque le modernisme et les détails architecturaux inspirés par l’Unité d’Habitation de Marseille.

L’artiste participe à de nombreuses expositions à Milan, Londres, au Japon et, pour la première fois en France, à Marseille. Venue inaugurer l’exposition avec sa jeune famille -un bébé de quelques mois et son mari !- Malwina a pris le temps de répondre avec enthousiasme à nos questions.

TM : Quelle est l’origine de cette envie de réaliser spécialement pour l’exposition, une collection inspirée de la Cité Radieuse ?

Malwina Konopacka : L’année dernière j’ai été invitée par Kolektiv 318 à imaginer une exposition au sein de l’Unité d’Habitation. Il y a de nombreux liens entre mon univers, mes inspirations et ce bâtiment. J’ai visité en premier L’Unité d’Habitation de Le Corbusier à Berlin. J’ai vécu dans cette ville pendant un an et demi, une période très enrichissante pour moi et le bâtiment m’a impressionné. J’ai aussi étudié le Modulor au cours de mes études de design industriel, dans les cours d’ergonomie, au sein de l’Académie des Beaux Arts de Varsovie.

Quant à la Cité Radieuse, je l’ai visitée il y a 5 ans. C’était réellement impressionnant, tout est parfaitement conçu jusqu’au moindre détail. L’idée de créer une série spéciale est devenue une évidence pour moi. Comme tout est si bien pensé dans ce lieu, je voulais en donner mon interprétation, non seulement du bâtiment, mais plus largement de l’architecture.

A travers le vase OKO, j’ai pu travailler sur 4 collections : Kobalt 2014 / Jungle 2015 / DS 2016 / Cut Out 2016. J’aime travailler autour d’une série composée de 15 à 20 modèles. Les différentes pièces combinent ensemble mais elles peuvent bien sûr exister séparément.

TM : Qu’avez-vous aimé dans ce travail et quelle a été votre approche ?

MK : Je me suis concentrée pour créer un univers visuel singulier et un sentiment propre à la Série “La Cité”. J’ai choisi un pinceau spécial afin de pouvoir dessiner des lignes et des traits fins rappelant les dessins et les schémas d’architecte. Ces lignes noires sont un trait commun à tous les vases. J’ai tenté de traduire l’univers de La Cité Radieuse avec le jardin sur le toit, le bassin… Principalement des lignes droites mais aussi les ondulations si caractéristiques.

L’objectif était de concevoir et de créer la série auprès de ma fille Teresa qui venait de naître. J’avais réfléchi en détail aux motifs, aux modèles… J’étais très concentrée et quand je me suis mise au travail, c’était facile, fluide. C’était un processus de création à la fois beau et intense.

 

TM : Pourquoi le choix de vases et assiettes en plus des illustrations ? Souhaitiez vous créer des objets utilitaires en plus d’êtres artistiques et décoratifs ?

MK : Pour moi, l’illustration est une excuse, un moyen pour assouvir ma curiosité en commentant ou en interprétant. Mais le fondement de mon travail est également lié au design et à la fonctionnalité. Le vase est une sorte de toile que je peux peindre de motifs abstraits. Les cercles aux lignes concaves des vases (Oko – Oeil) sont d’une part très graphiques mais ils ont aussi une fonction pratique. Ils aident à transporter les vases, assez lourds compte tenu de leurs dimensions, spécialement lorsqu’ils sont remplis d’eau. Pour moi, ils sont l’association parfaite entre illustration et design. Les assiettes murales aussi, mais il n’y a pas le même processus de conception. Au final, il s’agit d’un vase ou d’une sorte de sculpture qui n’a pas besoin de fleurs…

TM : Comment s’est faite la rencontre avec Laura et Maxime, de la Galerie Kolectiv 318 ?

MK : Nous ne nous sommes rencontrés pour la première fois que quelques jours avant le début de l’exposition La Cité 2017. Mes nous avions déjà le sentiment de bien nous connaitre après ces 2 années d’échanges à distance. Ce genre d’amitié ou de relation professionnelle est très caractéristique pour les free lance. Je connais certaines personnes avec qui je collabore depuis 5 ou 6 ans, mais nous ne nous sommes pas encore rencontrées. Le plus important, c’est l’ambiance qui se dégage de ces contacts, les bonnes vibrations et un bonne compréhension mutuelle. Comme avec Laura et Maxime. Je suis très précise et normalement, je garde la maitrise de tout le process et je vérifie tout deux fois. Cette fois-ci, je n’ai vu l’expo accrochée que 5 minutes avant le vernissage, mais je savais que ce serait bien. Et pour être honnête, ce n’était pas seulement bien, c’était merveilleux! Tout a été mis en place avec un sens du détail et une totale compréhension de mon travail.

 

TM : Vous avez créé une forme esthétique universelle avec vos vases céramiques OKO aux ronds concaves : modernes, contemporains, éthniques, ils s’harmonisent parfaitement avec l’esthétique Le Corbusier. Vous puisez vos sources d’inspiration pour la création comme pour les illustrations peintes ?

MK : Je suis très intéressée par l’Histoire de l’Art. Depuis mon enfance – explorant et visitant des musées avec mon père, historien d’Art, puis adolescente étudiant l’Histoire de l’Art moi-même. Toutes ces images et peintures vues au cours de ces années sont quelque part dans mon esprit. Cela m’a certainement aidé pour les compositions, l’harmonie etc…. Je sais tout de suite si je peux fournir ma propre interprétation. La notion d’échelle m’interesse également. Mes illustrations sont abstraites parfois et dans d’autres motifs, les détails sont accentués.

 

TM : Quel a été l’échange avec la galerie Kolektiv 318 – qui vous représente en France- pour mener à bien cette création ?

MK : C’était super! J’ai bénéficié de beaucoup de soutien et de liberté à la fois. Nous avions un peu échangé à distance à ce propos, mais il est vrai que j’ai vite su quelle serait l’identité visuelle de la collection. Processus entamé par le vase N ° 1 – le premier modèle – avec sa serpentine, sa ligne fine et noire et ses quelques points colorés. J’ai envoyé la photo à Laura et à Maxime et du premier coup d’oeil ils ont appuyé mon choix. J’ai envoyé le motif à l’Institut d’Adam Mickiewicz, partenaire de l’exposition qui a également approuvé. C’était un vrai signe de confiance, je l’ai ressenti ainsi. Ensuite, j’ai réalisé toute la collection complète et je leur ai montré le résultat final. Heureusement, ils étaient tous contents du résultat !

 

TM : Qu’attendez vous de cette exposition et elle est votre actualité dans les prochains mois ?

MK : Je suis très heureuse de pouvoir montrer mes vases au sein de l’Unité d’Habitation. Et je suis également très heureuse d’apprendre que certaines de mes céramiques et peintures ont été choisies par les habitants et vont rester dans la Cité. Ils vont entamer leur nouvelle vie française. C’est très intéressant pour moi de voir quels motifs plaisent le plus, si mes attentes correspondent à la réalité. J’espère pouvoir créer une nouvelle collection dans un autre contexte à l’avenir.

 

Exposition vente La Cité _ Malwina Konopacka
29 juin – 29 septembre 2017

Vente  céramiques : A partir de 75 €  jusqu’à 595 €

Galerie Kolektiv 318 Unité d’Habitation Le Corbusier
280 Bd Michelet, Marseille 8ème
malwinakonopacka.com