C’est un film nécessaire et urgent : l’année dernière, près de 50 personnes ont été tuées par balles à Marseille ! La réalisatrice Anaïs Merad a suivi le combat du jeune Amine Kessaci qui lutte contre les conséquences du trafic de drogue dans la ville. Après avoir perdu son grand frère tué dans la cité, Amine est devenu le porte-voix des familles meurtries dans les quartiers Nord en créant l’association Conscience, un lieu d’écoute et de réconfort pour réunir toutes les mères endeuillées et les aider à transformer leurs larmes en combat… On assiste aux réunions, discussions, manifestations de toutes et tous, plus démunis les uns que les autres face à un tel fléau… On comprend rapidement dans le documentaire que pour beaucoup de ces jeunes le trafic de drogue est vu comme un ascenseur social, alors qu’ils ne sont que les petites mains sous-payées, et ce au risque de leurs vies, d’un trafic beaucoup plus important et très juteux qui rejoint des réseaux internationaux et dépassent largement les quartiers Nord de Marseille… Pour Amine, la solution est foncièrement politique : retour à une police de proximité, éducation (pourquoi n’y-a-t-il pas une seule bibliothèque dans les cités ?), emploi des jeunes (pourquoi l’accès à l’emploi en ville est-il si difficile ?), développement des transports (pourquoi ne peut-on pas avoir des métros et des trams qui facilitent l’accès à la ville et met fin à la « ghettoïsation » des cités Nord ?) et aussi bien sûr le débat sur la légalisation du cannabis… et si c’était la solution ? Un film courageux produit par Fablabchannel, France Télévisions et Tita Productions (maison marseillaise césarisée cette année), qui traite d’un sujet épineux tout en restant pourtant lumineux et très émouvant, grâce aux valeurs qu’il véhicule : solidarité, partage, entre-aide et malgré tout… la joie de vivre ensemble !

Diffusion sur France 3 le 26 septembre à 22 h 50 et dans le cadre du Festival « Bouger les lignes » projection le 4 octobre au Musée d’Histoire de Marseille (gratuit) www.billetweb.fr/festival-bouger-les-lignes