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Clovis CORNILLAC, la bienveillance pour moteur…

Sortie très attendue du film C’est magnifique ! (sortie le 1er juin 2022), avec Alice Pol, Clovis Cornillac et Lilou Fogli

On a tous, imprimé dans nos mémoires de cinéphiles, le nom de l’acteur Clovis Cornillac pour ses rôles dans Brice de Nice ou Un long dimanche de fiançailles. Depuis, il a enchaîné de nombreux films au cinéma qui lui ont valu la reconnaissance du milieu et l’amour des spectateurs. Sa réputation de bosseur le poursuit aussi au théâtre où il s’est également beaucoup investi. Depuis quelques années, Clovis Cornillac s’adonne à la réalisation avec passion. Il nous livre ici ses déambulations artistiques pour parvenir à la naissance d’une comédie aussi charmante qu’étrange…

ToutMa : Vous êtes un acteur qu’on ne présente plus. Depuis quelques années, tout en continuant à jouer, vous êtes également réalisateur. Qu’aimez-vous dans ce métier ?

Clovis Cornillac : La plus belle des choses qui peut arriver à un artisan d’art, c’est de devenir architecte ! Donc, c’est fabuleux d’inventer son monde, ses cadres, sa mise en scène. C’est de la création totale. Au-delà d’un métier, c’est une passion ! C’est angoissant aussi, on est très seul, il faut donc que ce soit réellement une passion. Plus jeune, je ne m’étais jamais projeté dans ce métier. Je ne savais pas, à ce moment-là, que ça me passionnerait autant !

TM : Est-ce compatible avec le travail d’acteur sur le plateau, surtout quand on a le rôle principal ?

CC : Oh ! oui, c’est plus facile. Je gagne plutôt du temps ! Je ne fais pas de film pour me créer des rôles mais pour des raisons pécuniaires, les partenaires financiers aiment bien que je joue dedans. Mais au départ, je n’ai jamais de projet pour moi-même. D’abord je veux faire le film et après je cherche ce qu’il y a de mieux pour le réaliser. En général, quand on tourne, pour faciliter les choses, je m’occupe des autres acteurs en premier et en fin de journée, je m’occupe de mes propres plans.

TM : Bientôt sort le film C’est Magnifique ! dans lequel vous incarnez le personnage principal, un film que vous avez réalisé. Racontez-nous l’histoire qui vous a conduit jusqu’à la création de ce scénario charmant.

CC : En fait, dans le processus d’écriture, je suis quelqu’un qui n’écrit pas. Cela paraît paradoxal mais là, en l’occurrence, je voulais faire un film sur la bienveillance, à travers un personnage qui rend les gens meilleurs malgré lui, tout simplement parce qu’il est bon. De là, les vrais scénaristes que sont Lilou Fogli et Tristan Schulmann écrivent véritablement l’histoire sur le papier. En fait, je ne suis pas scénariste. En revanche, je sais quel film je veux faire. Ce sont nos échanges multiples qui vont ensuite alimenter l’histoire.

TM : Pourquoi avoir choisi Alice Pol pour le rôle principal féminin ?

CC : Elle est apparue assez vite quand je réfléchissais à des actrices pour ce rôle. Elle a une vraie fraîcheur, tout en étant ancrée dans le réel. Le rôle d’une femme cabossée qui va retrouver de la lumière, je ne le lui connaissais pas. Elle est très travailleuse aussi, elle est à l’écoute et moi je dirige beaucoup, que ce soient les acteurs mais aussi les techniciens, les chefs de postes etc. Je sais ce que je veux. Il faut donc des gens qui soient heureux de travailler. Alice est extrêmement juste dans ce rôle car elle a un petit côté girl next door tout en étant une fille plus belle que la moyenne. Et du coup, je ne me suis pas trompé, ça fonctionne très bien. C’est comme le rôle de Lilou, il est très complexe. Quand on voit la beauté lumineuse de Lilou, ce n’était pas simple d’en faire une femme beige ! Il y avait l’enjeu de l’éteindre pour mieux la rallumer à la fin. J’aime beaucoup les seconds rôles… Les personnages secondaires sont toujours essentiels à l’histoire.

TM : À quand un film réalisé par Clovis Cornillac avec Lilou Fogli dans le rôle principal ?

CC : On ne peut jamais savoir. On ne fait pas du cinéma comme ça. On est d’abord mû par un projet puis on avise. Je serais incapable de programmer un film pour ma femme ou pour ma fille, comme ça ! Faire un film, c’est trois ans de ta vie. Le moteur n’est pas de révéler quelqu’un. C’est l’inverse de mon processus de travail…

TM : Vous avez épousé une Marseillaise à Marseille. Nous sommes un magazine régional mais profondément marseillais. Vous ne pouvez échapper à la question : quel est votre avis sur notre belle et turbulente cité ?

CC : Dans mon entourage, je ne connais pas de gens qui n’aient pas un intérêt avec Marseille… C’est vraiment la ville qui, par définition, ne laisse jamais indifférent. Et ça, c’est quand même très rare dans le monde ! Cette ville est fascinante ! Le truc qui m’importe le plus dans mon existence, c’est l’humain. Et les Marseillais ne laissent pas indifférent. Jamais.


Image mise en avant : ©Claire Nicol