
Clémentine Galey – Bliss Stories :« Si mes enfants n’étaient pas à Paris, j’installerais mes bureaux à Marseille ! »
On a rencontré Clémentine Galey, créatrice du podcast féminin aux plus de 80 millions d’écoutes, Bliss Stories. Après un livre, un festival et un premier spectacle en 2023, Clémentine et sa bande repartent en tournée à l’occasion du Bliss Show, qui se clôturera à Marseille le 4 juillet. Fan incontestée de la cité Phocéenne, la jeune maman et entrepreneure s’exprime, pour ToutMa, sur le succès immense de son média, figure de proue de la libération de la parole autour de la maternité.
ToutMa : Pourquoi avoir choisi le format du podcast ?
Clémentine Galey : Je venais du milieu de la télévision et du cinéma. J’étais vraiment une fille de l’image. J’ai découvert le format du podcast un peu avant 2018 (date de création de Bliss Stories) et j’ai trouvé que c’était un merveilleux territoire pour raconter l’intime et avoir du temps long. Entrer dans les détails des trajectoires de chacun… On enlève les artifices de l’image, on garde les silences et on revient à la pureté de la voix. L’écoute au casque crée un lien avec les gens, une émotion magique. Ce média associé aux récits de la maternité, c’était le combo parfait !
TM : Le Bliss show affiche complet. Comment expliques-tu cet engouement, partout en France, pour ton podcast ?
CG : On a commencé le show en 2022 et toutes les dates ont été sold out très rapidement ! On vit avec ces spectacles des moments de communion collective. Nos auditrices se déplacent en nombre ! Toutes ces histoires racontées à mon micro depuis 7 ans sont aussi personnelles qu’universelles. Chacun y puise un morceau de soi ! Il y a un canal direct dans le cœur des femmes. Certains épisodes provoquent des déclics. On me confie parfois « Bliss a changé ma vie ! ». Puis, la naissance, c’est le moment dont on se souvient jusqu’à sa mort. Ce qu’on appelle le « bliss », ce moment de grâce, reste ancrée à jamais. Quant au show, c’est une émulation collective ! Transmission, sororité, bienveillance… On est là pour se célébrer ensemble !
TM : Les femmes t’arrêtent-t- elles dans la rue pour te confier leurs histoires ?
CG : Tu n’as pas idée ! Je n’étais pas du tout partie pour ça, je m’étais planquée derrière mon micro car je n’avais pas de velléité à me montrer. Et puis, il a bien fallu incarner le podcast et communiquer autour des épisodes pour les mettre en lumière. Je pense sincèrement que ces histoires sont d’utilité publique. Quand les filles me rencontrent, et que la voix qu’elles écoutent toutes les semaines s’incarne en chair et en os, elles ont presque toutes les larmes aux yeux. Elles me disent « merci », souvent.
TM : Parmi tes auditrices et spectatrices, il y a aussi des jeunes femmes qui n’ont pas encore de bébés !
CG : Ce n’est pas un spectacle réservé aux mères ! C’est pour toutes les femmes et leurs conjoints. D’ailleurs, il y a de plus en plus d’hommes dans la salle ! On en retrouve certains au premier rang, déchaînés, en train de danser avec leur femme enceinte. Parfois, trois générations de femmes viennent ensemble au Bliss Show. L’auditrice type, qui a environ 35/40 ans, est accompagnée de sa fille mais aussi de sa mère, qui, elle, n’a pas été informée comme nous le sommes aujourd’hui. Et puis certaines viennent seules car elles savent qu’elles seront entourées d’une bulle de sororité ! On a l’impression de faire partie de la même famille. Je pourrais partir à l’autre bout du monde, j’aurais toujours une auditrice à contacter si je suis en galère.



TM : Comment sélectionnes-tu les femmes qui s’expriment dans tes épisodes ?
CG : Depuis le début, Bliss est une alternance entre des anonymes et des personnalités. Des femmes inconnues et des artistes, influenceuses, autrices. Je sélectionne mes invitées en fonction du sujet. Si la meuf est une héroïne qui a vécu quelque chose de fou par exemple ! En tout cas, celles qui sont sur scène lors du show pourraient tout autant être dans le public, et inversement !
TM : Tu clos cette tournée Bliss sur une date marseillaise… Pourquoi ? As-tu un lien spécial avec la ville ?
CG : Depuis le premier spectacle, je dis que je veux aller à Marseille ! Je l’adore !
J’ai découvert la ville il y a 22 ans, l’année de la canicule de 2003, j’étais assistante réal’ en tournage. J’ai vu les Goudes et le Panier… Tout m’a embarquée ! J’y reviens régulièrement car je suis de plus en plus météo dépendante (rires). J’ai besoin de la lumière ! Si mes enfants n’étaient pas à Paris, j’installerais mes bureaux ici !
TM : Dis-nous en plus à propos du show au CEPAC Silo le 4 juillet !
CG : Ce ne seront pas les mêmes invités que pour le Bliss Show précédent. Nouveau spectacle, nouvelles thématiques et nouveaux intervenants ! Celles qui ont vu le premier n’ont pas de souci à se faire. Le premier spectacle était très axé grossesse/accouchement. Cette fois, on élargit au désir d’enfant, à la charge mentale, à la sexualité. On parle aussi d’IVG et de dons d’ovocytes ! Des sujets universels et sociétaux. C’est un peu comme un deuxième enfant pour moi, c’est incomparable. C’est une autre histoire, tout aussi réjouissante ! En tout cas, la soirée sera portée par des mères, auditrices, danseuses, journalistes, professionnelles de santé. On sera bien entourées !
TM : Que nous prépare Bliss pour l’année à venir ?
CG : À la rentrée, on lance une nouvelle verticale : la collection Women’s stories. Des trajectoires de femmes au sens large, pas forcément focus sur la grossesse et l’accouchement. Mais aussi le retour du Bliss Festival à l’Élysée Montmartre en octobre ! Et l’annonce de nouvelles dates pour le Bliss Show en 2026… Tant que les femmes auront besoin de nous, on sera là ! CGR