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Cécile Silvestri, portrait d’une artiste marseillaise

Dans le milieu associatif marseillais, Cécile Silvestri est une figure incontournable. À l’aube d’un séjour en Guadeloupe, elle se confie sur sa vie, son parcours et ses projets. Zoom sur une Marseillaise qui prône éducation artistique, culture et échanges depuis 25 ans.

Artiste et entrepreneur

Initiée par un petit ami à la fin des années 80, elle décide de quitter son travail dans les assurances pour se consacrer à la photo. C’est ce qui la conduit à fréquenter le milieu culturel marseillais et à découvrir au travers des cinémas, théâtres et salles de spectacle, un univers qui la passionne. Très vite, elle crée son entreprise d’insertion en cinéma : « Cité 9,5 » et participe à la vie de différentes associations culturelles telles que « Léo Lagrange », une association d’éducation populaire où elle organise de nombreux événements en faveur des enfants. Riche de ces expériences qui lui permettent de développer ses compétences pendant 8 ans, en 2006, Cécile ressent le besoin de se rapprocher du public et fonde ainsi l’association  « Couleur Cactus » dont le but est rendre la littérature accessible à tous. Les enfants sont au cœur des activités et projets de l’association. Durant 10 ans, Cécile occupe entre autres les statuts de bénévole, directrice artistique, chargée de communication et relations presse, coordonnatrice générale, éditrice et présidente. Avec « Couleur Cactus », elle propose différentes formes artistiques aux plus jeunes. Chaque année, son association a pour thème un article de la convention nationale des droits de l’enfant. Avec des intervenants, elle agit auprès des familles. Son projet phare est le « festival du livre », organisé en partenariat avec la mairie du 1/7, durant lequel une journée est dédiée aux 300 enfants des écoles du secteur avec différentes activités proposées autour de la culture. Cécile s’investit dans cette association pendant dix ans, mais ne peut éviter le dépôt de bilan en 2016. Depuis, elle occupe le poste de chargée de développement et d’administration pour « Art Media », une structure qui utilise l’art afin d’accompagner l’individu dans son épanouissement et son bien-être. Cette mission d’un an qui prendra fin au mois de juin, lui a permis de monter et développer des projets participatifs qui mêlent artistes et enfants, toujours dans un souci d’éducation artistique. Pour Cécile, il est nécessaire à l’épanouissement des enfants de se tourner vers d’autres méthodes d’apprentissage : « On s’aperçoit que les enfants évoluent vite, on essaye de faire des choses différentes autour des sons, de la vidéo… On devrait s’ouvrir davantage à de nouvelles méthodes d’apprentissages. Aller vers ces méthodes, c’est multiplier les échanges entre les enfants qui sont très riches » estime-t-elle.

Multiculturelle

La mission de Cécile prendra fin dans quelques mois, et cette artiste aux multiples talents aspire à de nouveaux projets. Échaudée par les difficultés de la gestion associative, elle préférerait se tourner vers un statut de formatrice, de prestataire afin d’accompagner des projets artistiques et culturels, de les mettre en œuvre… « À plus ou moins long terme » précise-t-elle, « je reste ouverte à toutes propositions de projets artistiques ». Profondément amoureuse de sa ville, Cécile ne se voit pas la quitter un jour du moins pas définitivement, « même si parfois, je déteste Marseille, je n’arrive pas à en partir », confie-t-elle, place Notre-Dame-du-Mont, quartier qu’elle affectionne particulièrement pour y avoir habité. Elle reste néanmoins très ouverte aux déplacements et ambitionnerait de voyager pour des projets artistiques et culturels tout en restant basée à Marseille. Elle a d’ ailleurs mis en avant la ville à plusieurs occasions lors des « balades littéraires » qu’elle organisait en partenariat avec « Entre-Vues », une association culturelle qu’elle a créé en 1992 et les éditions “Couleurs Cactus” et compte renouveler l’expérience cet été  avec une déambulation plus adaptée aux familles, moins longue que l’originale qui durait 5h. L’idée serait d’organiser en partenariat avec « Entre-Vues », un itinéraire de découverte historique et patrimoniale destinée aux Marseillais comme aux touristes en utilisant un bus local partant du Roucas Blanc pour arriver à la mer. L’artiste qui aime écrire, prévoit également pour la période estivale, en partenariat avec l’association « la voix de la Côte Bleue », une journée découverte de cette magnifique côte nommée « nos rêves bleus ». Le principe est simple : partir une journée avec le TER et faire des arrêts pour écrire, faire de la photo, découvrir autrement la côte bleue avec un temps de restitution, le tout à un prix attractif pour une vingtaine de personnes.

En plus d’être très fidèle à Marseille, Cécile a un penchant pour les pays africains et leur culture.  Très attachée au métissage culturel, elle participe notamment à des festivals qui promeuvent la culture africaine et caribéenne , telle que « Fespaco », un des plus grands festivals de cinéma africain qui se déroule tous les deux ans à Ouagadougou et « Kadans caraibes » qui présente les arts et la culture des Caraïbes à Marseille et qui se déroule en mai.

Engagée

Cécile Silvestri est également une citoyenne du monde qui donne de son temps pour les autres. En plus de ses activités professionnelles, elle est, depuis deux ans, bénévole à « SOS Méditerranée » une association qui vit uniquement par les dons privés, et vient en aide aux migrants partant de Libye grâce à un bateau, l’Aquarius qui porte secours aux canots en détresse et dont l’équipage est composé de médecins, infirmiers, sages-femmes… Cécile se sent très impliquée par le sort de l’humanité, prône la liberté et rêve d’un monde meilleur sans frontières.

cecilesilvestri@gmail.com

Texte _Léa Giustiniani