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Carla Bruni-Sarkozy, Little French Songs

Avec ce dernier album à l’écriture intelligente, aux mélodies délicates et à l’humour omniprésent, Carla Bruni nous montre sa beauté intérieure. L’artiste s’accomplit tant et si bien que son nom finira un jour par résonner musique plus que mode ou politique. Sa voix a gagné en tessiture, en assurance et affronte même la scène, consécration suprême.

Carla a l’âme d’un troubadour, aime à balader ses chansons, sème sa poésie sur son passage comme on laisse un sillage… On fredonne aisément derrière elle les couplets sur son Raymond, irrésistible surnom. Elle a l’étoffe des chansonniers que seule la France sait produire… et l’Italie aussi. On dirait que Brassens veille un peu sur elle et que Paolo Conte lui chuchote quelques conseils à l’oreille. Barbara n’est pas très loin non plus. On va l’écouter comme un confident, en se laissant aller à la douceur du moment. Evidemment son discours amoureux laisse planer dans l’atmosphère la présence de Nicolas Sarkozy, qui n’est pas sans déplaire au public…

 

ToutMa : Qui êtes-vous ?

Carla Bruni Tedeschi Sarkozy de Nagy Bocsa, Italo-française, née un 23 décembre à Turin…

 

TM : Qu’évoque Marseille pour vous ?

CBS : La Méditerranée que j’adore et les pins parasols qui sont mes arbres préférés !

 

TM : Qu’est-ce que la scène vous a appris ?

CBS : à surmonter la peur. Lors de mes premiers concerts j’étais terrifiée et ça se voyait ! Maintenant, j’ai toujours aussi peur mais ça se voit moins…

 

TM : Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?

CBS : Une bière et une cigarette… je sais, c’est mal !

 

TM : Quelles sont les chansons de ce dernier album qui ont touché les gens?

CBS : Beaucoup de gens me disent aimer « J’arrive à toi »

 

TM : Est-ce que parfois vous craignez de trop vous livrer dans vos chansons ?

CBS : Pas du tout. On dit que mes chansons sont mélancoliques pour certaines et drôles pour d’autres. ça me correspond plutôt bien. En vérité, lorsqu’on écrit, on se délivre plus qu’on ne se livre. Certaines choses se dénouent, s’apaisent.

 

TM : Quand vous écrivez, vous êtes du genre « scolaire » avec des horaires précis ou vous notez des bribes de chansons sur un bout de papier instinctivement au détour d’une idée géniale ?

CBS : C’est un mélange des deux. Je suis du genre lent et laborieux. Je travaille le soir, lorsque tout est calme, que le monde dort. J’ai besoin de cet isolement. Mais j’ai toujours un cahier avec moi. J’y écris les idées et les inspirations avant qu’elles ne s’envolent.

 

 

TM : Vous voyez moins vos enfants Giulia et Aurélien pendant la tournée. N’est-ce pas trop dur ?

CBS : C’est supportable car les dates sont assez espacées. Je ne fais en général que deux concerts à la suite, trois au maximum, puis je rentre à la maison pour quelques jours. Je n’aurais pas été capable de faire autrement par rapport aux enfants et je n’en aurais pas eu la force physique. Une tournée, c’est épuisant.

 

TM : Quelle est la partie de votre vie que vous avez préférée ?

CBS : Je ne sais pas si c’est la partie que j’ai préférée mais j’ai adoré le sentiment d’insouciance lié à la jeunesse. Quand tous ceux qu’on aime sont encore vivants, que tout est possible, que la vie est une promesse…

 

TM : Le bon casting pour un dîner chez vous ?

CBS : La famille, les amis proches.

 

TM : Quelle est la chanson que vous auriez aimé composer?

CBS : Stand by me, Bridge over troubled water, Angie…

 

TM : Quelle est votre dernière folie ?

CBS : J’ai une espèce de folie permanente qui consiste à faire toujours les mêmes choses alors je ne fais jamais de folies.

 

TM : Avez-vous des regrets ?

CBS : Aucun

 

TM : Votre crédo ?

CBS : La maxime de Nietzsche : « Sans musique, la vie serait une erreur ».

 

TM : Merci qui ? Et pourquoi ?

CBS : Merci à tous ceux viennent me voir en concert. Vous vous rendez compte ? Des gens prennent la peine d’acheter des billets et de se déplacer, parfois de loin, pour m’écouter chanter ! C’est merveilleux !

 

Carla Bruni en CONCERT le 26 mars 2014 au Pasino d’Aix-en-Provence

INTERVIEW _Nadège LAURENS-PAGET
PHOTOS _Richard DUMAS