Marseille
28 Mar, Thursday
16° C
TOP

Bertignac, Grizzly… C’est vraiment lui !

Un goût certain pour la provocation, un parcours sulfureux des années 70 à aujourd’hui, ponctué de succès mais pas seulement… Telle est la vie d’un Louis Bertignac, 53 ans et toujours fringuant, entamant une énième tournée. Louis Bertignac revient avec son nouvel album Grizzly, dans les bacs depuis le 14 mars 2011. Après avoir produit plusieurs albums pour d’autres artistes, voici enfin le sien, aux sonorités absolument rock, un florilège de riffs* de guitare…L’ours est sorti de sa tanière, toutes griffes dehors. Le message de son nouvel album est clair : rien n’est jamais perdu, figé. Il faut s’ouvrir, tout donner. Voilà une philosophie qu’elle est jolie…

Retour sur un chemin de vie… Une carrière

Le 12 novembre 1976, lors d’un concert au Centre Américain de Paris, le groupe Téléphone voit le jour. 10 années de folie et d’hystérie, on peut enfin dire que le rock français existe, fin de l’histoire en 1986. Un projet de nouveau groupe se dessine pour Louis et Corine. Le premier album des Visiteurs sort en 1987, puis un second en 1990. De guitariste, Louis devient chanteur. Il signe son premier album, Elle et Louis en 1993, qui reçoit un accueil plus que mitigé. En 1996, sort l’album 96. En 1998, Louis envisage de reformer Téléphone, mais le projet avorte. En 2002, il produit et réalise le CD de Carla Bruni, vendu à 2 millions d’exemplaires… Bertignac est de nouveau dans le vent. En février 2005, il sort enfin l’album original qu’on attendait tant… Longtemps, principalement écrit par… Carla Bruni. Naissance d’un duo gagnant ! S’ensuit une tournée marathon, puis des tonnes de collaborations artistiques.

Rock connexion ou l’album attendu
«…Ce disque, je pourrais sans problème le faire écouter à Jagger ou Page sans aucun complexe. Cette nouvelle confiance, elle vient aussi de mon manager, Maurice, qui est un amour de mec et qui a changé quelque chose dans ma vie.»
Louis Bertignac ne change pas. On le croise par médias interposés depuis Téléphone, on le devine rigolard, habité, virtuose et fil de fer. C’est un peu ça. Son sourire est celui d’un gamin malin à qui on ne la fait pas. Son inspiration puisée ici et là, a tout pour fédérer bien des âmes. « Un hommage au rock, cet album? Bien sûr, bien sûr… Ces chansons, tu rentres dedans et tu fais des analogies avec ta propre vie. Elles sont presque toutes pour moi finalement…»

Bertignac… LE guitariste hexagonal, la Gibson SG toujours et encore en bandoulière. Le chérubin fou dingue de Led Zeppelin, de Hendrix, des Who, des Rolling Stones, du solo qui décolle. Du sang pur rock coule dans ses veines. L’homme a de la ressource, toujours et encore et n’entend pas s’endormir sur ces nouveaux lauriers !

Côté musique, Bertignac le fantasque ne tourne pas autour du rock. Il le percute, l’enlace, le ressuscite. « Et je ne savais pas que j’étais capable de sortir autant de riffs… Je n’avais même jamais essayé. Je sais, c’est bizarre. Il y a eu un déclic. Sur « Ca, C’est Vraiment toi », « Argent Trop Cher », il y en avait, mais Téléphone, c’était quand même plus des accords et des mélodies… Ce disque, j’aurais dû le faire il y a longtemps »

Bertignac s’est lâché. Il a ouvert les vannes. Il chante comme jamais. La voix, hargneuse, est au centre du conflit. L’album défile sans peine… 13 titres où, doux euphémisme, la guitare est à l’honneur ! « Je me suis toujours dit que je pouvais faire dix fois, cent fois mieux. Et puis, ce qui compte, c’est de savoir que je vais me retrouver sur scène pour jouer ces chansons et que je vais m’éclater ».

à bon entendeur !
Sachez que le « Grizzly » se produit aux Voix du Gaou le 21 juillet prochain.

*riffs : phrase musicale courte qui sert à rythmer les morceaux de jazz rock.