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Alice POL, l’atout charme de la comédie populaire !

La comédienne Alice Pol est une adorable discrète qui s’installe paisiblement mais sûrement dans le paysage audiovisuel français. Cette année, après la comédie loufoque Murder Party, elle est l’héroïne du dernier film de Clovis Cornillac, avec lequel elle partage aussi l’affiche, C’est Magnifique ! : une très jolie comédie romantique inattendue. Alice Pol fait aussi une apparition dans le très beau documentaire consacré à Claude Lelouch et à ses acteurs fétiches. On la verra cet été dans Les Vieux fourneaux 2 aux côtés d’Eddy Mitchell, de Pierre Richard et de Bernard Le Coq. Une Marseillaise à suivre… assurément !

ToutMa : Vous avez tourné C’est Magnifique ! en 2020. La pandémie et plusieurs confinements plus tard, il sort enfin le 1er juin prochain. Toujours le même enthousiasme à son sujet ?

Alice Pol : L’enthousiasme, oui. On fait quand même des films pour qu’ils soient vus ! Pendant cette période c’était vraiment bizarre de l’avoir fini et qu’il ne sorte pas ! Moi, faire ce métier, j’aime ça, mais ce qui me plaît le plus, c’est d’imaginer des hommes, des femmes, des familles venir au cinéma et aimer ces films. J’ai pu découvrir C’est Magnifique ! en août dernier, pendant le Festival du film français d’Angoulême et c’était vraiment incroyable ! Déjà d’être là, de sentir la joie, l’émotion des spectateurs, ça peut sembler « cucu », je ne sais pas, mais j’ai pleuré en sortant. De voir les gens tellement heureux de revenir au cinéma, dans le cadre de ce festival simple et chaleureux, de les entendre rire, ça m’a vraiment submergée de bonheur. Merci de me permettre de me remémorer ça !

TM : Qu’as-tu pensé de ce scénario pour le moins singulier ?

AP : C’est une histoire assez risquée, très audacieuse, je trouve… Que ce soit dans l’écriture ou dans la réalisation, le résultat n’est pas banal. Ce film exprime un droit à rêver !

TM : Dans notre premier entretien en 2019, tu décrivais l’actrice Lilou Fogli (marseillaise comme toi) comme quelqu’un d’irrésistible. Êtes-vous restés liés par ailleurs, Lilou, Clovis et toi ?

AP : On ne se voit pas souvent mais on s’apprécie beaucoup. Je pense qu’on peut compter les uns sur les autres. On a un rapport très simple et très généreux entre nous. Un tournage, puis une promo, c’est tout de même un morceau de vie ! Que ça ne perdure pas, ce n’est pas très grave, mais des liens se sont tissés. Clovis est, en plus, un homme tellement intelligent, attentionné, profondément gentil et sain que c’est un bonheur de travailler avec lui.

TM : Tu es toujours la reine de la comédie avec encore un rôle important dans le second volet des Vieux Fourneaux (sortie en août 2022) avec Eddy Mitchell à nouveau. Quid de ta relation avec ce bon vieux Schmoll que finalement tu ne quittes plus…


AP : Écoute, je peux le dire maintenant, nous sommes devenus des amis. Je pense qu’il adoubera la phrase (rires). C’est un homme droit et bon, j’aurais pu dire talentueux mais ça, c’est une telle évidence ! Et puis j’aime sa pudeur permanente. Au fur et à mesure des années, on arrive enfin à une certaine proximité et à se dire de belles choses. Eddy est impressionnant par sa stature et sa carrière, mais c’est en fait un grand Monsieur accessible. On a tous évidemment beaucoup de respect pour lui, mais il a le même envers les autres. C’est vraiment un Monsieur que j’adore. Il m’appelle « la Tragédienne » (rires)… la vraie connivence, quoi ! Je suis tout de même l’actrice avec laquelle il a le plus tourné finalement, et au bout du cinquième film ensemble, enfin j’ose… Maintenant, on rigole vraiment.

TM : Comment cinq films ? Il en manque un à ma connaissance !

AP : Oui, il t’en manque un… il s’agit d’Un petit miracle de Sophie Boudre, qui a d’ailleurs été tourné en 2021 dans les environs d’Aix-en-Provence, et qui sortira certainement l’an prochain. C’est aussi le film dans lequel on a vraiment effectué nos plus belles scènes, avec Eddy. Et puis, j’ai l’impression que la réalisatrice a réussi à « choper » la subtilité de la relation, la complicité…

TM : Après cette magnifique déclaration d’amour, un mot sur l’incroyable Pierre Richard tout de même, également ton partenaire dans Les Vieux Fourneaux ?

AP : Ce qui m’a marquée, c’est que ce mec, dès qu’il entend le mot « moteur », s’anime d’une espèce d’énergie enfantine assez irrésistible ! J’ai vu tous ses films, je connais ses mimiques, ses intonations. Quand on arrive sur le tournage, c’est très tôt le matin, et en comédie, la préparation est plus dure ! On se demande toujours si on va avoir suffisamment de carburant pour décoller. Mais avec Pierre, on a l’effet du petit diable qui sort de la boîte. Tu ne vois même pas l’effort ! Il a le pouvoir de « gommer les coutures », en fait…

TM : Tu fais des films souvent très populaires. Est-ce que les gens commencent à te reconnaître dans la rue ? Que signifie la célébrité pour toi ?

AP : Ah oui, ça fait un moment. Après Supercondriaque, Un plan parfait, Vilaine, et surtout depuis Raid Dingue, ça n’arrête pas, c’est une autre vie ! En même temps, j’ai toujours voulu faire ce métier, je suis rarement mal à l ’aise avec ce phénomène. En plus, avec mes films, ce sont beaucoup les enfants, les ados, les familles qui se manifestent. L’autre jour, en faisant mes courses, un monsieur m’a dit : « J’ai adoré Raid Dingue, je l’ai vu au moins dix fois. Ma fille n’en peut plus ! » (rires) J’ai répondu, hilare : « Je suis vraiment désolée pour elle ! » Tout cela donne tellement de sens à ce métier ! Il y a plus de bonheur à vivre ce genre de moments que l’inverse. On se dit que c’est bien de faire tout ce que l’on fait, que cela vaut tous les sacrifices, du genre partir plusieurs mois loin de chez soi, etc. Tout cela vaut le coup. C’est ma pierre à l’édifice en quelque sorte…


TM : Tu nous confiais, en 2019, que très jeune, la comédie était presque une évidence. Est-ce toujours une priorité ?

AP : Oui, c’est vrai que j’ai ça en moi. Mais j’ai aussi fait des choses pas du tout comiques, qui ont fait beaucoup moins d’entrées d’ailleurs, et donc, on en a moins parlé, mais je sais que je peux tout jouer. J’ai aussi passé l’âge d’avoir besoin de prouver quoi que ce soit… Et je sais que demain, tout peut arriver.

TM : Mais si tu n’avais pas pu devenir actrice, qu’auraistu aimé être ?

AP : Oh, mais j’adore ce genre de question ! En fait j’ai une vraie frustration. La longueur très relative de la vie me désespère ! J’aurais voulu faire tellement de choses… Comme cette dame qui a inventé le vaccin contre le virus. Eh bien, la dame, elle sauve l’humanité en toute discrétion, seule dans son petit laboratoire ! En vrai, je sais qu’elle a une équipe avec elle mais quand même, l’idée me fait rêver. Et d’un autre côté, j’aurais adoré être bergère au fin fond du Larzac, parce que j’ai un énorme besoin de nature…

TM : Es-tu toujours aussi raide dingue de Marseille pour autant ?

AP : En fait, j’adore Marseille dans ses extrémités, les collines d’Allauch, d’Aubagne, les Calanques, Niolon… cette vue globale de Marseille me saisit toujours. Marseille, c’est stupéfiant ! Mais oui, je suis toujours raide dingue de Marseille, même si je ne suis pas citadine dans l’âme.

Image mise en avant : ©Cynthia Frebour