Agnès Varda « Les beaux quartiers de Marseille » du 5 novembre au 25 décembre
La galerie Gourvennec Ogor accueille la première exposition personnelle de la cinéaste et photographe Agnès Varda. « Tous les quartiers de Marseille sont rentrés dans la galerie ! » confie-t-elle amusée et heureuse de présenter ses photos, une quinzaine de portraits de groupe représentant « Les plus beaux quartiers de Marseille ».
Des photographies réalisées dans l’instant, marquées par des regards souriants et complices de l’objectif. « J’ai réalisé cette série avec de la légèreté, de l’humour, une bonne ambiance au moment de la prise et, à travers ces clichés, j’ai surtout voulu rendre hommage à la variété des gens qui habitent ces quartiers : variété des âges, des couleurs, des sourires… tout ce qui fait la diversité de ces lieux ».
Agnès Varda a choisi des noms de quartiers qui l’inspiraient ou l’amusaient : La Pomme, Le Merlan, La Rose, La Criée, Le Panier, Le Vélodrome… puis elle a joué sur les mots « Chaque fois, le mot du quartier devait se trouver inscrit dans la photographie. Par exemple, j’ai trouvé la Boucherie du Merlan pour inscrire le nom du quartier dans la photographie ; tout le groupe pose avec un merlan à la main, devant cette boucherie. C’était la même chose pour La Pomme, poursuit-elle, avec mon assistante nous avons sillonné et trouvé le Café de la Pomme. Au moment de la séance, nous avons distribué des pommes à des passants qui se sont prêtés au jeu et notamment un jeune couple à scooter… de vrais instantanés avec la bonne volonté des personnes rencontrées».
j’ai surtout voulu rendre hommage à la variété des gens qui habitent ces quartiers : variété des âges, des couleurs, des sourires… tout ce qui fait la diversité de ces lieux !« Un album local » se plait à dire Agnès Varda, qui possède cependant une résonnance universelle et un aspect intemporel. Un message aussi pour l’artiste « Partout où il y a un groupe de gens, cela veut dire une communauté, que ce soit une famille, des amis ou un quartier et l’on sait bien que la seule réponse au grand malheur du monde, c’est d’avoir de bons rapports avec son entourage, sa famille, ses voisins… le regroupement, qu’il soit amical, sportif ou autre est un acte social qui est primordial».
Agnès Varda présente également un film de fiction en vidéo, un scénario inventé à partir d’une photo qu’elle avait prise en 1956 sur le toit de la Cité Radieuse. « Des passants étaient là, placés par le hasard comme une mise en scène. Cette image m’a inspiré ce film où j’ai imaginé la vie des personnages de l’image, l’instant d’avant et l’instant d’après cette photographie. J’aime brouiller les pistes entre photographie, cinéma, temps présent, couleur noir et blanc… je m’amuse en mélangeant les genres pour aplanir les frontières».
Sur cette même terrasse, Agnès Varda est revenue en 2012, faire une photo de femmes pour son « album local ». Elle intitule cette photo « les citoyennes radieuses ».
Même si la carrière intense de la cinéaste l’a menée aux quatre coins du globe, Agnès Varda reste attachée à Marseille où son arrière grand-mère vivait. « Je descends d’une grande famille côté maternel, mes aïeux étaient armateurs. Ma mère était le sixième enfant d’une fratrie de douze. Ma grand-mère, originaire de Marseille, avait aussi beaucoup de frères et sœurs et mes cousins se comptaient par dizaines. Je garde des souvenirs de ces moments de famille et suis toujours heureuse de revenir ici ».
C’est donc un Marseille enjoué, espiègle qui vous attend à la galerie Gourvennec. Un Marseille affichant fièrement sa diversité, ce qui en fait sa richesse et son charme. Merci Madame Varda de ce regard bienveillant et malicieux.
Du 5 novembre au 25 décembre
Galerie Gourvennec Ogor _7 rue Duverger, Marseille 2e
galeriego.com