Marseille
26 Apr, Friday
12° C
TOP

Jean-Luc Reichmann, “Léo Mattéï” de Marseille

Homme de radio, de théâtre et de télévision, Jean-Luc Reichmann est extrêmement populaire, dans le sens chaleureux du terme. Et il incarne aussi le héros attachant d’une série que des millions de téléspectateurs affectionnent et dont les épisodes sont tournés, pour la plupart… à Marseille ! Léo Mattéï, brigade des mineurs a fêté ses 10 ans d’existence en décembre dernier et enclenche sa 11e saison en 2024. Entretien généreux et plein de charme avec l’une des plus belles voix du paysage audiovisuel français, celle-là même qui nous régala dix ans durant aux Guignols de l’info

ToutMa : Dans toute cette multitude d’activités professionnelles, qu’as-tu préféré faire dans ta carrière au long cours ?
Jean-Luc Reichmann : J’ai fait beaucoup de radio au début… En fait, j’aime le contact et la proximité avec les gens et donc le théâtre me plaît beaucoup aussi. Je joue bientôt dans une pièce d’Isabelle Mergault, au Théâtre des Nouveautés, à Paris. Ce qui me plaît surtout, c’est d’être un rassembleur et de raconter des histoires. Au théâtre comme à la radio, on parvient à créer des moments suspendus, hors du temps. Pendant quelques heures, les gens ne sont plus connectés avec le monde extérieur, ils sont juste en phase avec l’histoire qu’on leur expose. J’ai joué plus de vingt ans au théâtre, et plus de 150 fois Nuit d’ivresse avec l’incroyable Thierry Lopez (qui, soit dit en passant, a remporté deux Molière en 2023) sans jamais me lasser pour cette même raison…

TM : Toute l’équipe de Léo Mattéï, brigade des mineurs vient de fêter les 10 ans de la série… Quand ils te croisent dans Marseille, les gens t’appellent-t-ils Léo Mattéï ?
JLR : Ouais, c’est assez rigolo d’ailleurs ! En février, la 11e saison va être diffusée et c’est effectivement la 7e année qu’on tourne à Marseille. Alors oui, les gens ont tendance à m’appeler Léo Mattéï. Il y a plusieurs catégories de personnes qui me connaissent assez bien… Il y a celles qui regardent mon émission le midi (Les Douze coups de midi sur TF1), des gens qui ont la chance d’être chez eux au déjeuner, là, je suis Jean-Luc Reichmann l’animateur. Et puis il y a la catégorie des gens qui vivent dehors toute la journée, qui ne regardent la télévision que le soir et là, ils sont plus raccord avec Léo Mattéï.

TM : La série bat des records d’audience avec parfois plus de 4 millions de téléspectateurs par épisode… Un truc de dingue ! Quels sont les ingrédients de sa popularité selon toi ?
JLR : La série rencontre un vrai succès depuis le début avec même des audiences de plus de 5 millions parfois… Elle s’est inscrite dans la durée car elle touche les gens en évoquant tous les dangers, et les informe sur les prédateurs qui peuvent être partout dans la société. Moi, je suis personnellement très touché par l’enfance et par la différence. Parler des difficultés familiales, relationnelles permet aux gens de mieux les appréhender, de mieux cerner le monde qui les entoure. Je pense que c’est essentiel. Et c’est ce qui accroche le public…

TM : Et ceci depuis plus de dix ans, sans aucune lassitude ?
JLR : Lorsqu’on est sur un moment éphémère, on peut jouer les Don Juan au départ, pour séduire des auditeurs, des téléspectateurs, mais l’artifice ne fonctionne que sur un temps court. Quand on passe un certain cap, l’idée, c’est la fidélité… Je dirais même la haute fidélité ! Et de tenir la main de l’autre pendant un joli moment, faire un parcours avec, que ce soient des auditeurs, vos enfants, votre mari, votre épouse, votre compagnon, c’est une forme de construction. Si on ne fait pas attention à l’autre, on n’est pas bienveillant et il n’y a plus de civisme ! Moi, quand j’étais gamin, il y avait une éducation civique d’un genre qui n’existe plus aujourd’hui… Mais je ne suis pas fabriqué comme cela et le manque de respect de l’autre n’est pas envisageable. Je suis dans la sincérité et la vérité.

TM : Nathalie Lecoultre, co-scénariste de Léo Mattéï et réalisatrice de la 11e saison, partage également ta vie depuis longtemps. Une belle histoire… Tu la définirais comment en quelques mots ?
JLR : Je ne m’attendais pas à parler de mon couple… je n’en parle jamais d’ailleurs ! Mais je dirais que c’est comme Darty, c’est un contrat de confiance (rires).

TM : En dehors de la figuration, qui se fait toujours localement, la série emploie-t-elle des comédiens d’ici ?
JLR : Pour tout te dire, pour produire cette 11e saison, on a employé 720 locaux sur les 870 personnes nécessaires au tournage… Moi qui suis un provincial dans l’âme, car j’ai grandi à Toulouse, quand on bosse à Marseille, je suis heureux.

TM : Pendant les périodes de tournage, vous vivez tous les deux sur place, dans une jolie maison avec une vue sur mer. Quelle place tient Marseille dans ta vie, après tant d’années passées ici ?
JLR : Ce que j’aime à Marseille, c’est bien évidemment la lumière, mais sous toutes ses formes ! Celle des gens brillants, celle carrément magnifique pour filmer. La douceur de vivre aussi. J’aime ce côté cosmopolite, ce sentiment qu’il peut tout se passer. Il y fait bon vivre ! J’aime le sport, aller voir des matches au stade Vélodrome. C’est une ville qui est sans arrêt en effervescence. Il y a toujours de la joie. Et beaucoup de créativité artistique. Je n’aime pas aller à l’hôtel donc on loue une maison le temps de notre passage… Le lieu peut changer. Et ce qui me plaît bien ici, c’est d’aller de surprise en surprise. Il y a toujours un truc surprenant au coin d’une rue à Marseille… La vie est une fête foraine, je pense qu’il en faut essayer tous les manèges.

Léo Mattéï – Saison 11 sur TF1 à partir du 15 février 2024

Le Bracelet
Pièce mise en scène par Isabelle Mergault
Dès le 14 février 2024 au Théâtre des Nouveauté à Paris


© JP BALTEL/TF1