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ISAYA, jumelles incandescentes

Connaissiez-vous ce duo de jumelles marseillaises qui semblent avoir pataugé dans les marécages de la Louisiane depuis l’enfance ? Elles ont déjà sorti quatre projets musicaux, qualifiés par le public de « folk chamanique ». Compositrices et interprètes, les deux complices composent des mélodies envoûtantes et chantent, de leurs voix incandescentes, des chansons engagées. Leurs influences multiples, avec en références maîtresses la country de la Carter Family et le blues de Robert Johnson, les mènent à la réédition de leur premier EP, sorti il y a plus de 10 ans. Caroline et Jessica feront aussi trembler les planches le temps de quelques dates dans le Sud. Rencontre avec des sœurs tout droit sorties du bayou.

ToutMa : Comment avez-vous commencé ?
ISAYA : On compose depuis toutes petites, dans notre chambre, mais on a lancé Isaya il y a 15 ans, après nous être produites plusieurs fois sur scène.

TM : Pourquoi Isaya ?
ISAYA : C’est un prophète martyr, Isaïe, dont le nom a été traduit en anglais. Il a été torturé et scié en deux. Nous sommes jumelles, cela nous correspondait. Aussi, c’est un personnage de La Petite Maison dans la prairie, Isaïah Edwards ! Nous sommes des fans inconditionnelles de la série.

TM : Pourquoi chanter en anglais ?
ISAYA : Cela nous est venu naturellement ! Nos influences sont clairement tournées vers les États-Unis. On admire beaucoup la Carter Family et Johnny Cash. Le blues, la soul music, mais aussi les sonorités irlandaises s’entendent dans nos créations. Écrire en anglais, c’est instinctif. Mais nous commençons à écrire en français !

TM : Vos artistes favoris ?
ISAYA : La Carter Family, mais aussi Otis Redding, Aretha Franklin, et, un peu plus tard dans l’histoire, Janis Joplin. On voue un culte au vrai bluesman, Robert Johnson !

TM : Qu’est-ce que la « folk chamanique » ?
ISAYA : Ce sont les gens qui ont qualifié notre musique ainsi ! En concert, ils nous disaient « votre folk nous évoque les chants amérindiens ». À la limite d’une transe ! Sur scène, on aime les voix tribales et les sons très rythmiques. L’étiquette de « folk chamanique » nous a plu, on a repris l’expression.

TM : Décrivez-nous votre univers.
ISAYA : Notre musique est très mystique, voire onirique. À écouter en road-trip, sur la route ! Quelques-unes de nos chansons sont aussi engagées en faveur de causes qui nous tiennent à cœur.

TM : Vous composez avec quels instruments ?
ISAYA : La guitare et l’autoharpe ! Notre compère, Matthieu Pernaud, s’occupe des percutions, du clavier et de la partie électro (toujours orientée folk).

TM : Vous êtes aussi engagées auprès de l’association Sourire à la Vie…
ISAYA : Oui ! C’est une association marseillaise qui accompagne les enfants malades du cancer. Elle organise beaucoup d’activités et de galas, pour permettre aux enfants de s’évader. Ils se retrouvent tous à l’Estaque le week-end, au Phare des Sourires. Nous adorons les accompagner pour chanter lors de spectacles, mais nous travaillons aussi avec eux sur des ateliers d’écriture et de mélodies vocales. On leur apprend à la façon d’une chorale tribale, depuis février ! C’est un engagement prévu pour durer. Grand Corps Malade est parrain de l’asso depuis longtemps.

TM : Votre premier EP sort en juin ?
Caroline : En fait, on réédite notre premier EP, sorti il y a des années, le 16 juin ! Les sons sont épurés, acoustiques. Nous nous sommes également engagées en faveur des droits des femmes (NDRL : elles ont sorti un single en français, nommé 3919 119, numéros d’appels pour les femmes et les enfants en danger).

TM : Vos projets pour l’année ?
Caroline : Nous allons proposer quelques chansons acoustiques inédites un peu plus tard dans l’année ! Notre dernier album, ADN, sorti en 2021, avait des sonorités électro. Matthieu Pernaud, qui a travaillé avec French 79, nous a aidées à revenir à nos sources.
Jessica : Sinon, j’ai récemment sorti le son « New Door » avec l’artiste Gaïo, qui a déjà fait les premières parties de Mélody Gardot et de Jamiroquai. C’est mon meilleur ami d’enfance ! Le clip a été tourné à Fos-sur-Mer, juste à côté. Puis, on jouera le 16 mai à la Tour Marseillaise, en concert ! Ainsi que le 23 juin au Festival Bagatelle, toujours dans la cité phocéenne. CG

© Photo : Julie Lagier